Marc Marquez est entré dans l’histoire des Grands Prix depuis qu’il n’a de cesse de toiletter les statistiques et d’aligner les saisons au déroulé quasi-parfait. C’est incontestablement le taulier du MotoGP depuis 2013, et son niveau de compétitivité est tel que ça en est presque intimidant. Mais depuis le Grand Prix d’Espagne du week-end dernier, et avec ce qui a suivi depuis sa blessure, son opération, et maintenant son retour dans le paddock avec un quitus médical pour courir, MM93 force maintenant la porte de la légende. Repoussant les limites, faisant bouger les lignes, il surprend, étonne, dérange. Il suscite la défiance, l’incompréhension chez certains. Mais il allume le feu de la passion et engendre l’admiration chez d’autres. Parmi ceux-là, Hervé Poncharal.
Hervé Poncharal, sur son CV, c’est le patron du team Tech3 et le Président de l’association des teams IRTA. Mais l’homme est un écorché vif. Il a la passion à fleur de peau. Alors, évidemment, pour celui qui assume de s’identifier comme Gaulois du point de vue du caractère, ce qu’il constate en ce moment avec Marc Marquez le transporte… Et c’est communicatif !
« D’abord, je n’envisage pas la vie sans un brin de folie » commence Hervé. « Depuis dimanche, je suis bluffé par Marc Marquez. En course, il a fait montre d’une volonté incroyable de revenir. Maintenant, il veut rouler malgré tout. Dans un monde aseptisé qui interdit de plus en plus, c’est le genre de pilote qui montre que le MotoGP reste un spectacle et qu’il a pour acteurs de véritables gladiateurs ».
Sur les doutes au sujet du quitus médical, il s’élève : « Marc Marquez a fait 40 pompes devant les médecins. Et ces médecins ne sont pas fous non plus. Ils ont établi des protocoles en connaissant parfaitement leur sujet et celui de la moto. Et en règle générale, le paddock n’est pas plus géré par des fous ou des gens sous influence. Ils connaissent leurs responsabilités et ils savent ce qu’il faut pour piloter une moto ».
« Marc Marquez fait partie de l’histoire de notre sport »
Hervé Poncharal revient ensuite que Marc Marquez : « Marc est un sportif de très haut niveau, il a sans doute la meilleure condition physique du paddock. Il ne pense qu’à être performant. S’il a pris cette décision de tenter de faire le Grand Prix, ce n’est certainement pas sur un coup de tête. Il a senti qu’il y avait une possibilité, qu’il n’était pas si mal, que ça valait le coup de tenter. Il veut toujours essayer, il ne veut avoir aucun regret. Jamais. Il veut voir si c’est jouable. S’il pense qu’il peut rouler, il ne sera pas un danger pour lui-même ni pour les autres. Il n’est pas fou ».
Sur ce point, Marc Marquez a déclaré que son seul objectif était de voir s’il pouvait piloter sa Honda lors de la FP3. Et qu’à partir de ce constat, il prendrait la décision de continuer, ou non.
Le Français termine notre échange avec ce qu’il ressent au fond du cœur : « Marc m’émeut, c’est une vraie émotion, il montre son amour pour cette compétition, cette volonté de se transcender. C’est admirable. Absolument personne ne lui aurait reproché de rester à la maison. C’est la beauté de ce sport et de l’homme. Ces pilotes vont plus loin que le commun des mortels. La perfection et le courage sont le sens de leur vie ».
« Marc Marquez nous donne admirable leçon, une incroyable implication pour son sport et l’étendue de l’amour qu’il lui porte. Marc Marquez fait partie de l’histoire de notre sport ».