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Crise sanitaire oblige, nous ne sommes plus dans le paddock. En effet, à ce jour, aucun journaliste n’est autorisé à se rendre dans le paddock des Grands Prix et ceux qui se déplacent sur les événements sont strictement confinés en salle de presse. Finie, donc, l’époque où après la journée de roulage, on voyait tous les journalistes courir d’une hospitality à une autre pour recueillir les débriefings des pilotes.

Aujourd’hui, tout se passe à distance en visioconférence, généralement par Zoom, mais ne croyez pas que c’est plus facile pour autant, le programme des débriefings présentant parfois deux ou trois pilotes simultanément, sans parler des retards ou des changements de dernière minute.

Comme annoncé en début d’année, sur Paddock-GP nous privilégions avant tout les deux pilotes français Johann Zarco et Fabio Quartararo et essayons d’assister à tous leurs débriefings avant de les reporter en intégralité, mais nous nous efforçons également d’observer dans les mêmes conditions la saison de Valentino Rossi chez Petronas. Puis, au gré de l’actualité, nous enregistrons également Pierre, Paul ou Jacques, tout en sachant qu’il faudra transcrire tout cela dans les minutes et les heures qui suivent, puisqu’il est interdit aux journalistes de mettre en ligne les audios enregistrés…

A Jerez, dimanche soir, pris par un soudain désir d’exotisme, nous nous sommes toutefois  » rendus  » au débriefing d’Esteve Rabat qui remplaçait Jorge Martin blessé. Et nous n’avons pas été déçus !

Au terme d’une course terminée en 18e position, souriant mais quelque peu surexcité et désordonné, « Tito » s’est lancé dans le débriefing suivant.

« Pour être honnête, nous avons été très chanceux que tout le weekend se soit passé sous le soleil et dans de bonnes conditions, car il est difficile de faire un retour et de comprendre toutes ces choses durant un seul weekend, comme également les changements de températures du matin à l’après-midi. Je n’ai pas pris un bon départ car je n’ai pas enclenché le launch control : trop de boutons et pas assez de temps pour le faire ! Donc au final, OK, je ne l’ai pas bien mis et j’ai simplement pris le départ. C’était un peu le bordel mais… une seconde, une seconde ! »

Là-dessus, Esteve Rabat laisse en plan les six malheureux journalistes présents pour dire au revoir à des invités. Puis il revient et continue.

« Où en étais-je ? »

Un journaliste l’oriente alors avec la question suivante : « la course a-t-elle répondu à tes attentes ? »

Tito Rabat : « Oui, le départ n’a pas été très bon pour moi. Après, hiiiiiiiii, j’ai été proche de suivre Vale mais j’ai commis une petite erreur dans le deuxième ou troisième tour car j’ai manqué percuter Savadori. Je me suis alors écarté et j’ai perdu le groupe. Arf ! Mais alors, j’ai poussé, poussé, poussé, poussé, poussé, poussé sans penser à rien, ni aux ailerons ni au test de demain, et j’ai vu beaucoup de choses durant cette course. Je finis à 30 secondes mais je crois que j’avais terminé la dernière course à 45 ou 50 secondes, beaucoup plus que 30 secondes avec un mauvais départ ! »

Puis, celui qui fera la saison Superbike avec le team Barni se lance dans la version espagnole de ce compte-rendu, à grands renfort d’éclats de rire et de grands gestes.

Promis, si Esteve Rabat revient jour en Grand Prix, nous retournerons l’écouter car, finalement, c’est un garçon aussi attachant que… naturel.

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