En MotoGP, comme dans tout sport de haut niveau où les politiques sont plus définies par les enjeux que par la seule volonté des hommes, la vérité du jour peut devenir le mensonge du lendemain. Une théorie qui sera mise à l’épreuve au fil des mois qui vont s’écouler depuis qu’Andrea Dovizioso a annoncé qu’il mettait fin aux négociations avec l’usine Ducati pour un nouveau bail. Geste de dépit ou décision réfléchie ? La succession s’est ouverte, certes, mais Dovizioso a remporté le Grand Prix d’Autriche et il est revenu à trois points du leader du championnat, Fabio Quartararo. De quoi reconsidérer bien des situations. Marco Melandri, qui connait bien la maison Ducati, explique qu’un revirement reste possible…
Depuis le samedi du Grand Prix d’Autriche, la situation est la suivante : Andrea Dovizioso a jeté l’éponge dans ses négociations d’un nouveau contrat avec Ducati. Sa place est donc à prendre et le constructeur réfléchit à positionner Bagnaia ou Johann Zarco. Le premier cité, plus jeune, et avec la bonne nationalité comme les bons appuis tenant apparemment la corde.
Certes, mais Dovizioso a remporté le Grand Prix d’Autriche et a suffisamment marqué dans celui de Styrie pour se retrouver totalement relancé dans la course au titre. S’il raflait la mise à la fin de cette saison, tout le monde ne serait peut-être pas si comblé selon la version de Marc Marquez, mais la plupart se poserait la question de savoir si un Champion du Monde fraîchement titré peut avoir pour destinée la pré-retraite.
Du coup, l’idée fait son chemin voulant que Ducati et Dovizioso pourraient finalement se retrouver et s’accorder à nouveau. Marco Melandri, qui connaît bien les mœurs de Borgo Panigale considère sérieusement l’hypothèse : « la crise durait depuis un certain temps, un des problèmes concernait aussi le salaire, ce n’est pas un mystère » a déclaré le coureur à GPone.com. « Bien que la période ne soit pas la meilleure, je pense qu’il a mérité un sacrifice de la part de l’équipe, donc un salaire à son niveau ».
« Nous aurions dû être un peu plus flexibles »
« Le week-end où l’annonce est arrivée, je pense qu’il a été décisif. Avant, Ducati n’aurait pas pu tenter un rapprochement, mais maintenant je pense qu’il pourrait encore y avoir un espoir. Sa situation n’est pas facile, je ne vois pas beaucoup d’autres équipes prêtes à le satisfaire. Aprilia et KTM ne seraient certainement pas en mesure de satisfaire ses exigences en termes d’argent, donc je ne sais pas si ça vaut vraiment la peine de partir » analyse Marco Melandri.
En écho, voici le point de situation fait par le manager Simone Battistella : « avec le recul », déclare-t-il à «Sky Sport Italia», « nous aurions dû être un peu plus flexibles. Mais je pense que c’était une erreur des deux côtés. À l’époque, personne ne savait comment il traiterait la COVID. 19 et si nous allions encore piloter. Les entreprises ont dû faire face à cette situation. Il n’y avait aucune flexibilité de part et d’autre, donc nous ne sommes pas parvenus à un accord et notamment avec KTM. Le contexte était alors différent de ce qu’il est aujourd’hui ».
« A partir de maintenant », dit Battistella, « nous évaluerons toutes les propositions que nous recevrons. Pour le moment, nous n’en avons pas. Nous avons parlé à tout le monde. Andrea a accepté différents cadres économiques au fil des ans ». Cette analyse inclut-elle encore Ducati ? La suite au prochain numéro…