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pression

La question de la pression minimum que doit respecter le pneu avant au départ d’un Grand Prix MotoGP prend une tournure inédite. On rappellera que cette valeur est préconisée par le manufacturier unique de la catégorie qui est Michelin. Une enseigne légitimement soucieuse de la durabilité de son produit sollicité sur la piste. Et pour le Bibendum, en dessous de 1,9 bar, point de salut. Oui mais, dans le peloton, et lorsque l’on suit une autre moto, la pression dudit pneu augmente. Il devient donc moins efficace, sa surface au sol s’amenuisant. Donc certaines équipes ont pris l’initiative d’envoyer leurs pilotes au front avec un pneu avant gonflé à moins de 1,9, partant du principe qu’il reprendrait de la pression en roulant. Une situation dont tout le monde a parlé en coulisse avant que Matt Oxley journaliste pour Motorsportmagazine.com ne la mette courageusement sur la place publique. Aujourd’hui, ce sont les pilotes Ducati qui passent aux aveux. Mais en ont-ils conscience ?

Au fur et à mesure que les commentaires se font chez certains pilotes sur l’arrivée d’un capteur de pression unique chargée de révéler une bonne fois pour toute qui part avec quelle pression au pneu avant dans un Grand Prix, on découvre que la règle des 1,9 Bar de pression n’était pas considérée de la même façon par tout le monde. Et pour le moment, ce qu’il faut bien reconnaitre depuis le retour de Sepang, où trois jours de test se sont déroulés, c’est que ceux qui parlent le plus sont des pilotes Ducati.

Ces derniers découvrent en effet depuis la Malaisie que la pression à 1,9 à l’avant pourrait causer des problèmes de sécurité. En suivant longuement une autre moto, le pneu avant monterait parfois jusqu’à 2,3 bar. Ce qui change la donne en termes de comportement et de performance de la moto. Mais pourquoi s’en rendre compte dans un millésime 2023 qui annonce l’arrivée d’un capteur de pression unique ? Car avant, chacun avait son instrument de mesure et pouvait dire ce qu’il voulait sur le sujet, empêchant ainsi tout type de réclamation puisqu’elle n’aurait reposé sur aucune base fiable…

Cette affaire aurait pu se lover dans le flou artistique le plus absolu si des pilotes Ducati comme Luca Marini, Marco Bezzecchi, mais aussi et peut-être surtout Pecco Bagnaia ne s’étaient allés à des prises de position faisant clairement comprendre qu’ils n’avaient jusque-là jamais roulé avec un pneu avant à 1,9. Sinon, pourquoi se montrer surpris du changement de comportement de leur Ducati et en être à ce point inquiets ?

Pourquoi les pilotes Ducati donnent-ils l’impression de découvrir le comportement d’un pneu avant gonflé à 1,9 de pression ?

On rappellera les propos du Champion du Monde : « nous avons roulé lors de chaque session avec une pression d’air élevée dans les pneus avant. La valeur minimale n’est pas encore tout à fait définie ». Des mots pour le moins surprenants puisque tout est clair sur le sujet : la valeur minimale est définie, elle est de 1,9 et il est symptomatique de constater que pour l’officiel Ducati il s’agisse d’une « pression d’air élevée dans les pneus avant ». Il apparait donc qu’il avait l’habitude d’en avoir moins. Il a aussi précisé sur ses retours de runs à Sepang : « je n’ai pas tous les chiffres, les mécaniciens les ont. Tout ce que je sais, c’est que j’avais plus de 2 bar à chaque session ».

L’évaluation de Luca Marini interpelle aussi : « quand on est en course, donc tout le monde est ensemble, il est impossible de prédire la bonne pression pour commencer ». Mais il n’y a rien à prédire a priori puisque la règle est de 1,9. Le pilote VR46 poursuit : : « nous avons beaucoup travaillé sur la pression des pneus. Nous ne connaissons pas encore le libellé exact de la règle, ce n’est pas encore clair. Mais nous, les pilotes, en avons beaucoup parlé l’année dernière à la Commission de sécurité et tous étaient contre ce règlement ». Ce qui n’est pas clair, ce sont les éventuelles sanctions qui pourraient tomber au cas où le capteur de pression unique révèle un concurrent en dessous des 1,9 Bar. Et c’est peut-être la crainte majeure ressentie par les protagonistes qui parlent plus de « sécurité ».

Sécurité ? Mais il n’y a rien de neuf sous le soleil. La règle des 1,9 ne date pas d’aujourd’hui en MotoGP. Alors, comment faisaient les autres, et notamment ceux qui roulaient pour des constructeurs japonais chez qui on n’interprète pas la règle. On l’applique. Eh bien, on était moins rapide, pourrait-on répondre… Pour lever les doutes que les pilotes Ducati font naître par leurs propres analyses, il serait bon que des pilotes des autres marques leur emboitent le pas. Pour le moment, ce n’est pas le cas. Mais il est vrai qu’ils ont d’autres soucis avec leurs motos…

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