La question du respect de la pression minimum à 1,9 bar que Michelin recommande pour son pneu avant en MotoGP ne concernait pas grand monde avant l’avènement d’un capteur de pression unique. Ses résultats pourront de fait servir de base aux éventuelles réclamations. Une véritable boite de Pandore s’est ouverte depuis, avec cet aveu en chaine des pilotes, notamment Ducati, que cette préconisation n‘était que très peu suivie sur la grille de départ. On évoque aujourd’hui des questions de sécurité, que les protagonistes confondent sans doute avec des impératifs de compétitivité. Car qui peut sérieusement imaginer que Michelin n’a jamais pris en compte la sécurité des pilotes avec cette règle qui ne date pas d’aujourd’hui ? Alex Marquez, maintenant pilote du clan Ducati, jette un nouveau pavé dans la marre.
La question de la pression du pneu avant au départ d’un Grand Prix en MotoGP doit être mise à plat, sous peine d’inscrire le sujet parmi la liste des règles édictées mais jamais suivies. Une hypocrisie qui n’est pas à la hauteur des acteurs en lice ni d’un Championnat du Monde. Oui mais voilà, partir avec 1,9 et rouler comme un bœuf dans le peloton, c’est l’assurance de faire chauffer la gomme qui montera encore en pression, obérant ainsi son efficacité.
La pression des pneus en MotoGP sera contrôlée cette saison et bien que, dans les premiers meetings, aucune pénalité ne sera attribuée en cas de non-respect des mesures fixées par Michelin, l’idée est que cela devienne du domaine du possible après la phase d’essais. Une nouveauté par rapport à 2022 qui semble semer comme un début de panique.
Alex Marquez : « être avec une pression trop faible en tête n’est pas non plus un avantage«
Mais tout cela est-il seulement faisable ? Alex Marquez se pose aussi la question, mais il prévient tout autant des conséquences… « Après la course, vous pourriez donc être disqualifié… Je pense que l’année dernière, en Australie, si ces règles avaient été en place, quelque chose comme 13 pilotes auraient été disqualifiés ».
Il précise : « vous ne savez jamais où vous allez être dans la course. Être avec une pression trop faible en tête n’est pas non plus un avantage. C’est ce qu’ils doivent comprendre ». Puis le pilote Gresini Ducati termine sur motorcyclesports : « dans les premières courses, cette règle ne sera pas en place, je pense qu’ils prendront la décision après deux courses. Mais je ne pense pas qu’ils décideront de quoi que ce soit ». Faudra-t-il s’en féliciter ou le regretter ?