C’est un Marc Marquez humble et conscient d’un état encore loin de la perfection à laquelle il aspire encore et toujours que se présente pour le Grand Prix d’Espagne. Une échéance importante comme symbolique, car en juillet dernier c’est au virage 3 de ce tracé de Jerez que l’officiel Honda voyait sa carrière basculer dans un autre registre. Il ne revient pas néanmoins revanchard mais toujours appliqué et concentré à ne pas aller plus vite que la musique imposée par son corps. D’ailleurs, il s’en excuse presque auprès de Honda…
Après neuf mois d’arrêt dû à la blessure à l’humérus et aux trois opérations consécutives, Marc Marquez a fait son retour lors du dernier Grand Prix du Portugal qu’il a conclu à une belle septième place au vu des circonstances. Une victoire sur le sort et lui-même qui lui ont arraché des larmes de soulagement, mais aussi de douleur. Car l’octuple champion du monde n’est pas encore celui qu’il était avant un accident qui, justement, a eu lieu sur un tracé de Jerez qu’il retrouve. « Portimao a été un week-end très spécial à tous points de vue » commente l’officiel Honda lors de sa conférence de presse. « Ici tout me semble plus calme, c’est un week-end normal. Ma condition physique n’a pas beaucoup changé mais j’espère pouvoir mieux rouler à partir de FP1 ».
« Mon objectif est d’être plus constant en termes de condition physique tout au long du week-end. J’ai de bons souvenirs ici, même des mauvais… Il n’y a pas d’autres objectifs clairs. Rouler bien, accumuler des kilomètres, cherchez la bonne position sur la moto. Nous savons quelle est notre limite, ce n’est pas une question de pneus ou de moto mais je suis la limite. Nous savons où nous devons nous améliorer mais nous avons besoin de temps, de jours et de kilomètres au guidon » dit-il.
Marc Marquez : « j’ai pris beaucoup d’antibiotiques et ça prend du temps pour récupérer »
Il ajoute : « de Portimao à ici, je me suis entraîné un peu, je suis allé à la salle de sport, je suis allé à vélo mais légèrement parce que mon corps me demandait de ralentir. J’ai pris beaucoup d’antibiotiques et ça prend du temps pour récupérer, c’est difficile de se contenir comme ça à 28 ans. Je me suis détendu, je suis resté à la maison, j’ai regardé la course de Portimao. La position sur la moto n’est pas la bonne, surtout dans les virages à droite, le coude n’est pas là où il devrait être. Au début de la course, ils m’ont dépassé de tous les côtés, quand j’ai trouvé la bonne position, j’ai trouvé le rythme et j’ai réussi à terminer la course. Je dois faire des kilomètres sur la moto, je sais que je vais m’améliorer ».
Il termine : « Honda travaille et a apporté des nouveautés. Je ne peux même pas en dire autant, la limite n’est pas l’équipe et la moto mais moi. Pour l’instant nous pensons commencer avec une moto similaire à celle de Portimao et ensuite nous essaierons de comprendre, si je me sens bien et que je peux essayer quelque chose de nouveau sinon j’essaierai de m’améliorer autrement. Nous n’avons pas gagné depuis longtemps mais Honda travaille et nous reviendrons bientôt au sommet ».
En effet, aucun des pilotes Honda n’a gagné depuis Marc Marquez à Valence en 2019, soit 17 courses MotoGP successives. La dernière fois que Honda n’a pas eu une seule victoire dans plus de courses successives de la catégorie reine était du BritishGP 2008 au Dutch TT en 2009, soit 18 courses successives.