Si quelqu’un avait bien besoin d’une telle victoire acquise de haute lutte sur la piste après l’avoir construite avec son équipe depuis un vendredi problématique, c’est bel et bien Pecco Bagnaia. Après deux chutes consécutives en Argentine et à Austin, cette dernière ayant laissé des traces avec un malentendu sur ses causes entre le pilote et son équipe, il fallait impérativement remettre de l’ordre dans les esprits et les cœurs, sous peine de se déliter. Pecco et Bagnaia et Ducati l’ont fait, face à une nouvelle adversité déclarée qui s’appelle KTM. Dont les deux pilotes Brad Binder et Jack Miller ne sont pas des enfants de chœur…
Cette victoire au Grand Prix d’Espagne, qui marquait sa quatrième réalisation cette saison, comptera certainement beaucoup pour la suite des événements dans cette campagne pour Pecco Bagnaia. Et cela se sent dans son commentaire d’après une bataille épique livrée à Jerez contre les deux KTM officielles qui ne voulaient pas s’en laisser compter : « je suis très content. Les progrès que nous avons réalisés au cours de ce week-end sont les meilleurs que nous ayons jamais eus » signale avant toute chose celui qui a repris les commandes de la course au titre.
Il explique : « vendredi, j’ai eu des problèmes avec la sensation du pneu avant. Samedi, c’était mieux, mais dimanche, c’était incroyablement bon. Mon équipe a fait un autre pas en avant. Tout était parfait. Nous avons bien géré les pneus et gagné dans des conditions difficiles ». Et il reconnait que l’enjeu de ce week-end en Andalousie était immense : « après deux zéros, j’ai essayé de comprendre si je pouvais encore le faire. Merci à mon équipe, ils ont fait un travail incroyable ».
Cela étant, rien n’a été simple. Il y a eu des paramètres à générer, des commissaires atteints par une frénésie punitive à Brad Binder, qui ne lâche jamais rien. Sur sa pénalité de devoir rendre une position alors que le combat faisait rage, il a commenté : « j’ai été un peu surpris, on a vu pire cette année, sans pénalités… Si les pénalités sont cohérentes, on pourra comprendre ce qui peut être fait. Le contact avec Miller a été minime, on ne s’est pas jeté. Mais ça va, je ne veux pas trop parler de cette pénalité, je l’accepte simplement ». Il ajoute néanmoins : « mais je veux voir la même pénalité à chaque fois dans le futur, sinon ce n’est pas juste. Parce que nous avons déjà vu beaucoup de manœuvres plus agressives qui n’ont pas été sanctionnées ».
Pecco Bagnaia : « Brad Binder est un beau taureau, avoir un piloter comme lui derrière soi n’est pas facile »
Voilà pour le tapis vert. Et pour la piste ? Pecco Bagnaia rend hommage à son adversaire : « ce n’était pas facile car les KTM étaient incroyables. J’avais décidé d’aller chercher Brad Binder, mais j’ai vu après qu’il fallait encore attaquer. J’ai tout donné sur la fin pour rester devant. Brad Binder est un beau taureau, avoir un piloter comme lui derrière soi n’est pas facile ».
L’officiel Ducati explique enfin son geste dans le parc fermé, où il a pointe ostensiblement du doigt son n°1 posé sur sa machine : « c’était plus pour moi, pour mon ego », sourit-il. « C’est toujours facile de critiquer de l’extérieur quand on ne sait pas ce qui se passe. Je pense que c’était la course d’un numéro 1. Je suis très heureux de revenir d’Austin comme ça. J’ai vraiment apprécié cette course et ce week-end. Parce que je pense que ce week-end peut nous aider à grandir ensemble en tant qu’équipe. Elle a travaillé dur pour me donner les bonnes sensations. J’ai demandé les bonnes choses, elle a bien compris comment nous devions travailler ».
Il conclut : « j’ai juste essayé d’être parfait et précis dans tout et de gérer le pneu arrière. Une victoire à Jerez devant ce décor est toujours spéciale ». On rappellera à cette occasion que les tribunes étaient enfin pleines avec 79 625 spectateurs rien que le jour de la course. 163 457 fans ont été comptés à Jerez pendant tout le week-end du Grand Prix d’Espagne…
MotoGP Espagne J3 : classement
Crédit motogp.com
