Ce dimanche 1er mai 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Jerez – Ángel Nieto au terme du Grand Prix d’Espagne.
Après quatre pole positions acquises lors de ses quatre participations en MotoGP sur le circuit andalou, Fabio Quartararo avait hier trouvé son maître en la personne de Francesco Bagnaia qui a tout simplement explosé le record du tracé espagnol ! Pour 2 dixièmes de seconde après 41 minutes de course, El Diablo a également du s’incliner face à l’Italien dimanche mais repart d’Espagne heureux de mener le championnat.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Fabio, vous ne pouviez pas faire plus
aujourd’hui…
Fabio Quartararo : « Oui, j’ai pu faire un
très bon départ mais Pecco a fait un freinage fantastique au
premier virage. Au 1 et 2, il était super fort et je savais que si
je ne pouvais pas le doubler dans les deux ou trois premiers tours,
cela allait être difficile pour le pneu avant, et globalement c’est
ce qui s’est passé. Ensuite, pendant la course, je suis toujours
resté un peu éloigné car sinon il était impossible de piloter avec
le pneu avant qui glissait et qui bougeait beaucoup, comme du
chewing-gum. A la fin, je devais essayer mais je ne pouvais rien
faire pour être plus proche. J’étais un peu plus proche au virage
10 et j’ai essayé de prendre le 11 très vite mais j’ai élargi et
j’ai su qu’il n’était pas possible de doubler. Mais je suis très
heureux car je sens que j’ai amélioré mon pilotage avec des
difficultés sur l’avant, ce qui est donc très bon point. »
Vous étiez tous les deux très concentrés pour ne
pas commettre la moindre erreur, et vous n’en avez pas commises.
Est-ce un motif de satisfaction ?
« Oui ! Il y avait beaucoup de bonnes choses à essayer et
c’était amusant car parfois Pecco ratait le point de corde, et je
ratais le point de corde. A chaque fois qu’il faisait quelque
chose, je faisais pareil derrière, donc nos rythmes de course
étaient très similaires et tout était très similaire, mais au final
je suis très heureux, car notre allure était vraiment très rapide.
L’année dernière, nous avons eu ici une course très difficile
physiquement et je suis très heureux car je me sens beaucoup plus
fort car je n’ai pas eu de douleur aujourd’hui. Très heureux et
impatient de piloter à la prochaine course ! »
Vous allez arriver à votre course à domicile en France
en tête du championnat. C’est une sensation particulière
?
« Oui, je suis très impatient car, à part lors de ma première
année en 2019, mais je n’étais pas dans la même position, car
j’étais un rookie en quête de bons résultats, je n’y suis jamais
arrivé en menant le championnat. Plus que ça, je n’ai jamais
vraiment vu les fans au Mans me soutenir, donc arriver là-bas avec
ce genre de position, je pense que ça va être fou, et je suis
impatient de les voir. »
En fin d’année dernière, vous vous êtes battu avec
Francesco Bagnaia pour le titre. En sera-t-il de même cette année
?
« Au moins, se battre pour le championnat est
toujours bon (rires) ! Mais aujourd’hui, avec Pecco, même si
j’ai terminé deuxième, vous apprenez toujours et c’est toujours
très bien. Je pense que j’ai davantage appris dans ce genre de
course qu’au Portugal, car aujourd’hui il m’a poussé à la limite.
Je pense que c’est très bien d’avoir quelqu’un comme ça car vous
faites beaucoup progresser votre pilotage. Et je suis sûr qu’Aleix
(Espargaró) sera là, car il a une grosse régularité cette année,
donc il est dans la partie. »
En début de saison, beaucoup de personnes ont dit que la
Yamaha n’était pas compétitive, surtout en regardant les autres
pilotes de la marque. Êtes-vous surpris d’être là où vous êtes
?
« J’étais davantage surpris de mener le championnat déjà la
semaine dernière, car si vous regardez, à part Mandalika, je ne
dirais pas que c’était un désastre mais mes positions étaient, 7e,
8e; 9e, 2e, puis bien sur la victoire, donc nous avons toujours
terminé dans le top 10, et au final, je pense que c’est le genre de
courses où vous devez donner votre meilleur pour préserver 3, 4 ou
5 points de plus que ce dont vous avez besoin, et cela rend ces
points très importants. mais pour être honnête, je pilote à la
limite et je n’ai rien de plus (sous la main) à chaque instant.
C’est vrai que les autres Yamaha peinent beaucoup mais au final ce
n’est pas mon problème: j’ai suffisamment à penser pour être rapide
avec notre moto, donc je m’occupe de moi-même. »
Vous avez maintenant roulé sur plusieurs circuits
différents types : avez-vous une idée de ceux où vous devrez
attaquer et de ceux où vous devrez être plus conservateur en vue du
championnat ?
« Je pense que je ne dois pas être
conservateur (rires) ! Je pense que je dois donner mon meilleur à
chaque fois que je suis en piste. A Austin, j’ai terminé septième
et malheureusement j’étais satisfait, car j’ai senti que j’avais
donné le meilleur de moi-même et que je n’aurais pas pu faire
mieux. Peut-être P6 mais je me suis battu exactement de la même
façon pour la septième place que pour la première ou la deuxième
aujourd’hui ! Je dois donc être à la limite partout car je sais que
vont venir certains circuits où je vais souffrir. La réalité est
que nous allons souffrir comme nous avons souffert en début
d’année, mais je serai à la limite à chaque fois. »
Votre box vous a-t-il indiqué que Rins était en dehors
des points ?
« Si c’était la dernière course, bien sûr, mais il y a encore
16 courses à disputer et si vous regardiez le top 5 avant la
course, tout était extrêmement serré, donc bien sûr je ne savais
rien et j’avais déjà suffisamment de travail pour suivre
Pecco. »
Quand vous suiviez Francesco avec ce problème de
pression et de température du pneu, saviez-vous que vous deviez
essayer de le doubler rapidement ?
« Globalement, je ne pouvais pas rester plus près car quand
j’ai senti que l’avant était à la limite, je me suis dit « OK,
je sais que je ne peux pas doubler maintenant puisque Pecco freine
vraiment très tard et fort ». L’année dernière, j’étais
beaucoup plus rapide dans le virage 12 alors que cette année je
n’ai pas pu être plus rapide durant tout le weekend, ou alors ils
ont fait un grand pas en avant. J’ai donc décidé de rester un peu
éloigné d’une demi seconde de Pecco mais vers la fin vous devez
essayer de faire quelque chose. Vers la fin, j’ai attaqué à la
limite mais je n’ai rien pu faire. Mais je pense que j’ai beaucoup
progressé aujourd’hui car en pilotant dans ce genre de conditions
j’ai vraiment pu réfléchir à comment gérer cela, et on l’a fait
d’une bonne manière. Je pense donc que c’est une très bonne
expérience pour le futur. »
Francesco Bagnaia a été très compétitif en fin de saison
dernière. Êtes-vous inquiet qu’il le soit plus tôt dans dans la
saison cette année ?
« Globalement, Pecco a été
très rapide l’année dernière et en fin d’année il était imbattable.
Pas seulement à cause de sa vitesse (de pointe) mais aussi de la
façon dont il pilotait: Il était super rapide ! Cette année, il
semble bien sûr qu’il soit super rapide déjà plus tôt, donc je ne
parlerais pas d’inquiétude mais il est bien sûr un des plus rapides
de la grille. Ce sera une belle bataille ! (sourires) »
Résultats du Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez :
Crédit classement: MotoGP.com