Chaque Grand Prix qui passe est un coup asséné toujours un peu plus fort sur la tête d’un Andrea Dovizioso qui commence sérieusement à se demander ce qu’il fait encore là. Cette escapade en Espagne a été une déception de plus, comme une agonie qui n’en finit pas. Mais ça pourrait se terminer tout de même. L’Italien ne voit pas d’issue à ses malheurs pas plus que de réponse à ses demandes. Dans son bilan à Jerez, il pense même avoir compris ce qui est arrivé à Valentino Rossi. Aujourd’hui retraité du MotoGP.
Andrea Dovizioso ne peut plus me cacher : il est en grande difficulté technique et psychologique. Et il a du mal à accepter cette situation si compliquée et totalement inattendue pour lui. Avant d’entrer sur son évaluation de sa situation générale, il expédie le bilan peu flatteur de son Grand Prix d’Espagne : « de nombreux pilotes ont du mal avec l’avant alors qu’ils sont derrière d’autres rivaux. Dès le premier tour, je n’avais aucune adhérence, donc les projets que j’avais de rouler différemment pour essayer de récupérer un peu ont immédiatement disparu. Je n’ai pas pu m’arrêter ».
Il ajoute : « je n’avais pas confiance, je ne pouvais pas bien rouler. Et quand tu n’es pas fluide tu es obligé d’utiliser beaucoup plus d’énergie, tu es incapable d’être constant jusqu’à la ligne d’arrivée, tu consommes trop le pneu arrière. Mais tout vient du fait que tu n’as pas de soutien sur l’avant ». Et il termine, fataliste : « pour finir, ça s’est passé plus ou moins comme aux essais : j’ai pris une seconde par tour, un écart qui a ensuite augmenté quand je me suis retrouvé encore plus en difficulté ».
Andrea Dovizioso : « certaines choses que Valentino Rossi a dites sont vraies«
Pendant ce temps, Fabio Quartararo roulait avec d’excellents chronos, mettant la pression à Pecco Bagnaia rapide comme l’éclair sur sa Ducati pour le gain de la victoire. Deux courses, deux mondes, vécus sur la même moto. Il temps, cette fois, pour Andrea Dovizioso de crever l’abcès. Et c’est ce qu’il fait : « quand un pilote fait quelque chose, cela signifie que cela peut être fait. Il est clair que Fabio est intelligent, lui et l’équipe sont très bons, il parvient à tirer le meilleur parti des points positifs du M1 et ne donne pas trop d’importance aux points négatifs. Le manque d’adhérence de la Yamaha ne vous permet pas de rouler autrement : la vérité est qu’il s’agit d’une moto extrême qui vous oblige à rouler de cette façon-là ».
Il précise : « si vous ne réussissez pas, la différence devient énorme. Je suis le premier à féliciter Quartararo, mais je pense que le secret est qu’il a pu immédiatement trouver un moyen, à partir de 2019, de piloter la Yamaha. Mais certaines choses que Valentino a dites sont vraies, ce n’est pas un hasard s’il est passé de se battre pour le podium à ne plus être compétitif, à rester en arrière. C’est vrai que les années passent pour tout le monde, mais dans ses difficultés il y avait des raisons techniques. Yamaha est allé dans cette direction, mais vu les résultats de Quartararo, on ne peut pas se tromper. Mais très peu de pilotes peuvent rouler sur cette moto ».
Une conclusion qui revient à dire qu’entre Yamaha et Fabio Quartararo, le lien s’est crée dès son arrivée chez Petronas pour aboutir à cette M1 faite pour lui, même s’il manque de la puissance moteur. C’est aussi une indication forte que la continuité dans le temps de cette relation coule de source. Mais cette partie de l’histoire, Andrea Dovizioso n’en sera probablement pas : « quand vous continuez à frapper le même mur, cela devient psychologiquement lourd. Ma démarche n’est pas négative, je ne crée pas de relation tendue avec Yamaha, loin de là. Mais quand tu frappes toujours un mur ça devient lourd ».
Résultats du Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez :
Crédit classement: MotoGP.com