Pecco Bagnaia, tel le Phénix, renait de ses cendres à Jerez, un tracé sur lequel il avait écrasé pour la dernière fois la concurrence avec sa Ducati. Nous étions alors dans le dernier test de l’année 2021, et sur l’élan d’une fin de saison où il avait concrétisé à quatre reprises dans les six dernières courses du calendrier. Ensuite, la GP22 est arrivée et la sérénité s’est effacée, d’autant plus vite qu’elle s’est retrouvée écrasée par la pression d’apparaître pour la première fois comme le grand favori de la campagne 2022. On connait la suite avec ces cinq premières épreuves 2022 ratées, ponctuées même par une blessure à l’épaule. Une douleur qui a été miraculeusement oubliée alors qu’elle ne date que d’une semaine…
Ces pilotes sont décidément des êtres à part évoluant dans un environnement exceptionnel. Pecco Bagnaia vient de le prouver. Il n’a pas que signé la pole position de ce Grand Prix d’Espagne, ce qui n’est déjà pas si mal. Mais il a réalisé cette performance en oubliant véritablement ses adversaires. 453 millièmes d’avance pour Bagnaia sur Quartararo, c’est ainsi la marge la plus élevée pour une pole de Phillip Island 2019, quand Maverick Viñales était en pole avec 551 millièmes… sur Quartararo. A Jerez, c’est le plus grand avantage depuis 2008, quand le poleman Jorge Lorenzo a mis 6 dixièmes à entre lui et Dani Pedrosa.
Il a pris le record du tour et celui qui, jusque-là, avait réalisé quatre positions de pointes en autant d’apparition consécutive en MotoGP en Andalousie, soit Fabio Quartararo s’est ainsi rendu à l’évidence, en actant sa presque demi-seconde de retard sur un tour : « il a fait un tour incroyable, je ne sais pas comment il a fait. Dimanche en course, ce sera important d’être concentré, on a un super rythme ».
Ducati attendait exactement ça de Pecco Bagnaia
Gabarrini, qui est le chef mécanicien du héros du jour insiste sur l’importance de ce moment pour son pilote : « c’est une des meilleures performances de Bagnaia. Il s’est avéré bien, nous sommes très contents, nous attendions ce moment, nous savions qu’il viendrait bientôt. Il a fait un tour incroyable, un troisième secteur de fou ».
Avec cette première pole position de la saison, Pecco Bagnaia enregistre sa septième position de pointe de carrière. C’est la quatrième sur six cette année pour Ducati qui brise le monopole Honda-Yamaha sur ce tracé dans l’exercice, une situation qui a duré 16 ans. La dernière pole non signée par Honda ou Yamaha à Jerez remontait à 2006 et c’était également une performance réalisée par Ducati avec Loris Capirossi.
L’auteur du nouveau record de la piste en 1’36.170 a commenté : « je suis vraiment content d’avoir pu faire la course de Portimao, ça m’a ramené à avoir ce sentiment. Mieux que ça je n’aurais pas pu faire, notamment dans le dernier secteur, avec les virages 11 et 12 où j’ai très bien fait. Je suis euphorique. Enfin nous commençons à récolter les fruits du travail acharné accompli jusqu’à présent ». Avec une épaule douloureuse, il reste maintenant à tenir durant les 25 tours de course avec un Fabio Quartararo qui ne lui fera aucun cadeau. Entre autres ! Mais l’Italien vendra chèrement sa peau : « je me suis très bien retrouvé aussi en FP4, on a fait une étape de réglage supplémentaire qui m’a permis d’avoir plus de grip. Quand je suis entré avec le pneu usé je me sentais très bien. Le nouveau carénage nous aide. Nous sommes prêts à partir ». Et il termine : « ce week-end j’ai eu la chance d’avoir des conditions stables en pouvant travailler de la bonne manière, à l’avenir on partira de cette base ».
MotoGP Espagne J2 : qualifications
Crédit classement motogp.com
