En ce vendredi 30 avril 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Jerez – Ángel Nieto au terme de la première journée du Grand Prix d’Espagne.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui occupe actuellement la 4e place du championnat après l’avoir mené au Qatar.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie (vouvoiement) est traduite de l’anglais.
Johann Zarco : « Bonjour ! Bonne journée ! J’étais content ce matin car j’ai été impressionné par la vitesse des gars de devant durant les premiers tours mais lors du deuxième run j’ai trouvé une bonne confiance sur la moto. Je pense que si vous n’avez pas cette confiance sur la moto ici à Jerez, ça devient très difficile à piloter. Heureusement, j’ai trouvé cette confiance pendant le deuxième run et à partir de là je pense que j’ai pu bien travailler avec l’équipe et demander des bonnes choses sur la moto. Cet après-midi, j’ai essayé de progresser, mais ce n’est clairement pas facile. Avec le pneu tendre à l’arrière, à la fin, j’ai pu progresser mais je pense qu’il était possible d’aller 2/10 plus vite mais j’ai un peu manqué quelque chose. Pour le moment, je n’ai pas la vitesse de Pecco mais c’est bien de travailler pour ça et je suis content qu’il aille si vite car je pense que ça montre le vrai potentiel de la Ducati. C’est donc positif pour les prochaines journées. Tout le monde est très rapide ici et je suis heureux d’être en neuvième position car c’est encore dans le top 10. Demain matin, on sera encore plus rapide mais rester compétitif est très important. Comparé à Portimão, c’est en quelque sorte bien plus facile de piloter car la piste est moins exigeante physiquement. Mais à cause de cela, nous devons encore trouver plus de confiance pour être vraiment très rapides. Je prends du plaisir, et c’est très important. »
Quelle est la partie la plus difficile pour la Ducati et pour vous-même ?
« Pour moi, les virages très serrés. 2, 6 et 13. Je pense ce sont les virages où je perds le plus, alors que je suis heureux dans les virages rapides car j’y ai un bon contrôle, ce qui sera très important pour la course car avec une bonne confiance sur la moto je peux vraiment contrôler ma distance par rapport aux autres pilotes, reprendre des mètres si besoin ou simplement contrôler. Ce travail dans les petits virages est quoi qu’il en soit quelque chose que je dois travailler et que je travaille depuis de nombreux mois. Ça devient de mieux en mieux mais je pense qu’il y a une sorte de déclic qui, quand il viendra, me permettra de profiter encore plus. Comme je l’ai dit, c’était une journée positive mais je ne peux clairement pas gagner une seconde car tout le monde connaît vraiment bien sa moto et va vite. »
Ce problème dans les virages serrés qui gênait toujours Andrea Dovizioso vient plus de la Ducati ou de vous ?
« Pour moi, quand Pecco va aussi vite, cela veut dire que ça vient de moi puisque nous avons la même moto. C’est pourquoi c’est très positif. Si j’étais le pilote le plus rapide des Ducati, j’aurais peut-être une sorte d’inquiétude, mais je ne suis pas le plus rapide, ce qui veut vraiment dire que ça vient de moi. »
Pecco a essayé le pneu arrière dur et vous le moyen. Votre choix est-il déjà fait ?
« Je ne suis toujours pas certain. Je n’ai pas essayé le dur car je voulais garder des sensations avec le médium qui paraît un pneu intéressant. Nous avons encore le pneu tendre qui peut être une option : Nous n’avons pas fait beaucoup de tours avec lui pour le moment. Je pense que les trois pneus ont la possibilité de faire la course car aucun d’entre eux n’est vraiment hors de contrôle, mais nous avons besoin de plus de données pour avoir une idée claire. »
À part Francesco Bagnaia, quel est votre principal adversaire ce weekend ?
« Tout le monde est un adversaire. Vraiment, tous les gars qui peuvent être plus rapides que vous, et même ceux qui sont derrière car ils se battent pour vous vaincre. Je pense que Pecco est un exemple car il a compris beaucoup de choses, et quand il utilise bien la Ducati vous pouvez voir à quel point il est rapide. Donc j’aime bien le prendre comme exemple. Je le nomme mais ce n’est pas un rival car c’est aussi un pilote Ducati et ce sont plus les autres qui sont des rivaux. Avec un pilote Ducati, ce serait mieux de partager le podium. »
Pecco Bagnaia a dit qu’il ne pilotait pas la Ducati comme les autres pilotes Ducati. Es-tu d’accord avec cela ? Et dans quelle mesure peux-tu t’inspirer de son travail pour aller plus vite ?
« Oui, j’ai vu qu’il disait qu’il pilotait à l’opposé de tous les autres. Là, je ne suis pas d’accord car l’opposé c’est trop extrême comme commentaire. De toute façon, quand on commence aller vite avec la Ducati, avec les datas, on arrive tous à trouver des copiés-collés, mais par contre on voit, quand il y a une différence, où elle se fait. Clairement, je pense qu’il est dans la bonne direction parce que même en partant de loin, une fois qu’il trouve son rythme, il va très vite. Sa deuxième place à Portimão est le signe qu’il avait le rythme sans s’épuiser, sinon il n’aurait pas tenu jusqu’au bout. Donc voilà, pour moi ce n’est pas une conduite opposée, c’est juste une confiance à différents points. Je le traduirai plus comme ça. Et oui, je peux m’en inspirer. »
Aujourd’hui, as-tu trouvé les repères que tu cherchais sur ce circuit avec ta base ?
« Oui ! J’ai trouvé de bons repères et c’est venu dès le deuxième run ce matin. Je suis donc plutôt content de ça car j’ai été impressionné du rythme de tout le monde dès les premiers tours, presque inquiet. Mais comme cette confiance est venue au deuxième run, on va dire que j’ai pu garder ce plaisir là jusqu’à cet après-midi, et encore continuer parce que c’est une piste vraiment technique pour tous les enchaînements du virage qu’ils demandent beaucoup de confiance pour diriger la moto où on veut quand on veut. Et donc je suis sur la bonne voie pour y arriver. »
Est-ce que Pecco Bagnaia fait principalement la différence dans les virages 2, 6 et 13, dont tu parlais ?
« Je pense que c’est vraiment dans les petits virages où il fait la différence. Et pour moi, je l’ai même vu par rapport à d’autres pilotes et d’autres motos : Ce sont les zones où je fais le plus d’efforts. C’est pour ça que je nomme ces virages et c’est vrai que ce sont les zones où Bagnaia arriva faire la différence. »
Classement de la FP2 du Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez :
Crédit classement : MotoGP.com