Si à Austin, Alex Rins a réussi à couvrir de gloire la marque Honda, en Espagne, Takaaki Nakagami a rempli une mission tout aussi importante qui est celle d’avoir évité à la même marque un véritable désastre. Du genre de celle vécue par Yamaha. Mais comme c’est le type de tâche que l’on qualifiera d’ingrate, on en a moins fait les choux gras. Reste que terminer neuvième un Grand Prix à Jerez qu’Alex Rins et Joan Mir ont termine dans le bac à gravier dès les premiers tours, ça mérite d’être souligné. Et d’autant plus que le Japonais ne cache rien de l’enfer vécu au guidon de la RC213V, de cette quatrième manche du championnat jusqu’au lundi dévolu au test, ce qui laisser augurer une suite de saison aux airs de chemin de croix.
En ramenant les précieux points de sa neuvième position du dernier Grand Prix d’Espagne, Takaaki Nakagami a permis Honda d’amortir sa chute prévisible au classement constructeur sans toucher le fond, laissé à Yamaha. Mais pour en arriver là, dans un total anonymat, il a fallu au Japonais livrer un dur combat avec… Sa RC213V… Il commente ainsi : « piloter la RC213V actuelle est un pur stress. Quelque chose ne fonctionne pas du tout. Dès que je tourne la poignée des gaz, le pneu arrière patine de manière incontrôlable et tout l’arrière tremble et vacille ».
Il ajoute : « la course était très exigeante et il était important de gérer la situation compte tenu de l’usure des pneus, des températures et de tout le reste. J’aurais aimé un meilleur résultat mais si nous avons du couple, nous ne pouvons pas l’utiliser du tout car nous partons en wheeling immédiatement. Je ne pense pas non plus que notre package aérodynamique soit optimal. Nous ne sommes vraiment pas dans la meilleure situation. Ce que nous pouvons montrer actuellement est loin de mes attentes personnelles ».
Takaaki Nakagami : « lundi nous avons testé différents packages aérodynamiques et nous sommes revenus aux composants de dimanche car certains aggravaient même le comportement en virage »
Sur cette lancée, il poursuit sur ce qu’il a ressenti lors du test sur le même tracé le lundi suivant le Grand Prix : « nous avons testé différents packages aérodynamiques. En fin de compte, nous sommes revenus aux composants de dimanche… Malheureusement, je n’ai pas pu faire beaucoup de progrès, ce qui est un peu décevant ».
Une déception d’autant plus marquée que … « Je savais que c’était un test très important pour nous, donc j’espérais des changements significatifs. Parce que l’aérodynamisme est actuellement l’un des aspects les plus importants d’une moto, mais les différents composants n’ont guère amélioré mes performances. Nous manquons encore de traction en sortie de virage. Certains composants aérodynamiques ont même aggravé le comportement en virage… ». On ne peut pas être plus clair sur la situation de Honda, premier constricteur mondial dans l’ornière depuis déjà quelques saisons.
MotoGP Espagne J3 : classement
Résultats du test de Jerez avril 2023
Crédit motogp.com