Les billets y sont à vendre, le promoteur Dorna en a fait son épreuve phare de la saison, à la grande joie des constructeurs engagés en MotoGP qui vont ainsi pouvoir se montrer sur ce qui est un de leur marché majeur. Mais ce premier Grand Prix en Inde sur le circuit de Buddh, qui approche à grands pas, puisqu’il aura lieu du 22 au 24 septembre, reste un défi à relever. Car malgré toutes les assurances des organisateurs comme des officiels, la bureaucratie kafkaïenne locale qui a déjà découragé les venues de la F1 comme du WSBK par le passé sévit toujours tandis que les questions de sécurité que pose le tracé pour la tenue d’un Grand Prix moto restent d’actualité. La tension monte. La preuve avec KTM côté administration et Aleix Espargaró à propos de la sécurité …
Dans maintenant moins d’un mois, la saison 2023 des Grands Prix poursuivra son déroulé dans une contrée jusque-là jamais foulée et qui est le premier marché mondial pour les constructeurs : l’Inde. De quoi se réjouir ? A voir, car, pour le moment, il y a de quoi s’inquiéter. Selon Speedweek, l’imbroglio administratif a cours tandis que la sécurité du site fait toujours débat.
Côté papiers, c’est KTM qui tire la sonnette d’alarme via Pit Beirer : « l’effort bureaucratique pour cette course est vraiment incroyable. Nous avons beaucoup de professionnels dans l’entreprise et employons entre-temps tout un département financier pour ce Grand Prix afin de ne commettre aucune erreur fiscale. Nous devons fractionner certains contrats et soustraire un vingtième aux contrats. La bureaucratie est énorme ».
Par ailleurs, le groupe Pierer a annoncé qu’il ne divulguera pas les contrats des pilotes aux autorités indiennes. « Nous ne pouvons pas, ne voulons pas et ne pouvons pas légalement faire cela. Il est écrit dans chaque contrat que les tiers ne sont pas autorisés à informer sur le contenu des contrats. Donc ça n’arrivera pas ». Sur ce sujet, Dorna a commenté : « la course aura lieu cette année. Mais il y a quelques complications inattendues supplémentaires concernant toute la pile de documents qui doivent être présentés en Inde pour notre représentation. Nous répondrons à ces exigences. Mais nous aurions dû être informés de ces complications à temps, pas fin juillet 2023 ».
Les officiels du MotoGP sont prévenus : « s’il y a encore un mur lors de notre visite, alors nous ne roulerons pas, aucune chance »
Et la sécurité ? Certaines zones de dégagement du tracé de Buddh doivent être revues pour assurer au mieux l’intégrité des pilotes. Or, aux dernières nouvelles, rien n’a été fait ou si peu. « De manière générale, nous avons demandé de réduire les surfaces asphaltées et d’élargir les lits de graviers à certains endroits, soit dans les virages 1, 2, 3, 4, 5, 7, 13 et 14 » a expliqué Tome Alfonso, responsable de la sécurité de la FIM pour le MotoGP qui ajoute : « nous avons également décidé d’apporter d’autres modifications aux virages 3, 13 et 14, où nous avons travaillé en étroite collaboration avec le circuit pour élargir les zones de dégagement. Nous avons également introduit des protections homologuées. Nous avons ensuite modifié les vibreurs, car ils étaient auparavant davantage conçus pour la course automobile et étaient donc un peu trop agressifs pour les motos ».
Des changements dont la validation est attendue pour le … jeudi avant le lancement du Grand Prix, soit quand tout le paddock MotoGP sera sur place après la marathon administratif précité… Ce qui a alerté Aleix Espargaró : « jusqu’à présent, je n’ai pas examiné de près le tracé de la piste ni les précautions de sécurité. Il y a quelque temps, Massimo Rivola m’a montré une photo du dernier virage. Il y avait un mur de béton juste à côté de la piste. Cette zone avait l’air très étroite et folle. J’espère que les responsables amélioreront cette situation. Je veux leur faire confiance et je veux aussi faire confiance à Dorna. Alors attendons de voir. Mais s’il y a encore un mur lors de notre visite, alors nous ne roulerons pas, aucune chance » prévient l’officiel Aprilia.