En Aragon, la tension entre Ducati et Andrea Dovizioso s’est révélée sur la place publique avec une colère du pilote symbolisée par un jet du gant qui reste dans les mémoires. Déjà en Autriche, le même Dovi avait préalablement signalé, en plein meeting, qu’il stoppait ses négociations en vue d’un renouvellement d’un bail qui dure depuis 8 ans. Alors qu’il lui reste mathématiquement encore des chances d’être sacré cette année, l’équipier de Petrucci, lui aussi sur le départ, clame à qui veut l’entendre que ça ne risque pas d’arriver avec sa moto actuelle. Le consentement mutuel pour la séparation s’éloigne et on se rapproche d’un divorce à l’italienne…
A chaque jour suffit sa peine dans les relations agonisantes entre Ducati et Andrea Dovizioso. Chaque jour, on semble descendre un peu plus bas dans l’estime réciproque, et ce n’est pas cette dernière nouvelle qui va apaiser les esprits. Pour couronner le tout, il ne manquerait plus qu’un procès. Justement, on semble s’en approcher !
Une perspective étonnante née de l’incroyable imbroglio Yamaha avec son moteur et ses soupapes. Avec le recul d’une semaine après sa révélation, on se rend compte que le constructeur s’en sort bien en ne perdant que de gros points aux classements des championnats constructeurs et équipes. Le capital des pilotes est préservé, ce qui signifie que l’on a dissocié l’homme de la machine dans la compétition. Une appréciation qui n’est pas au goût de Dovizioso qui signale qu’en ce qui le concerne, une telle issue lui cause un préjudice économique.
Ainsi, en ne gagnant pas de place dans la hiérarchie du championnat pilotes, au gré d’un déclassement d’adversaires qui ont roulé sur une moto reconnue comme non conforme, il perdrait des sous. Et en acceptant le verdict, son employeur serait complice en ne défendant pas ses intérêts. Simone Battistella présente la situation ainsi : « s’il était vrai que la proposition de pénaliser uniquement le constructeur vienne de Ducati, ce serait une situation profondément embarrassante », commente le manager au micro de la Gazzetta dello Sport.
« Des conséquences importantes en termes de classement et d’économie »
« Ni Andrea ni moi n’avons été informés de la proposition en commission, ainsi que de la condamnation prononcée en fin de soirée, ce qui avec seulement une heure pour faire appel, a compromis de droit d’Andrea à protester. Mais, plus encore, cela a des conséquences importantes en termes de classement et d’économie. Nous essayons de comprendre ce qu’il faut faire face à cette situation ».
Pour récupérer ces pertes potentielles, Dovizioso et Battistella évaluent donc la possibilité de poursuivre Ducati et de demander des dommages-intérêts. Une perspective à laquelle le directeur sportif Paolo Ciabatti répond : « je serais très surpris si Andrea et Battistella pensaient vraiment à une telle action. Ce n’était pas l’idée de Ducati, qui était plutôt celle de rechercher un consensus pour résoudre une situation qui durait depuis un certain temps ». Dovizioso franchira-t-il le Rubicon ? Dans tous les cas, entre ça et les négociations qui ont échoué tant avec Ducati qu’avec les constructeurs, on sait que le pilote ne rigole pas lorsqu’il y a des sous en jeu…
