Enea Bastianini est l’un des deux grands acteurs absents de ce début de saison MotoGP pour cause de blessure, avec Marc Marquez. Fauché par Luca Marini en perdition dès la première course Sprint au Portugal, il se débat depuis avec une omoplate fracturée. La lésion n’a pas nécessité une opération, mais les fractures de l’omoplate ne sont pas faciles à gérer. Les temps de récupération de cet os constamment sollicité dans les mouvements, sont longs et délicats. Il a raté l’Argentine et Austin, qu’il avait remporté l’an passé. Il tentera son retour à la fin du mois à Jerez. Le Grand Prix d’Espagne serait donc sa première occasion de marquer enfin des points. Comme ses adversaires ne l’ont pas attendu, on serait tenté de le biffer de la liste des prétendants au titre cette année. Si sa situation, de ce point de vue, est grave, est-elle pour autant désespérée ?
Enea Bastianini, le pilote d’usine Ducati, a raté les deuxième et troisième manches de la saison 2023, ainsi que le premier Grand Prix. Il s’est blessé lors de la toute première course de sprint à Portimao lorsque Luca Marini l’a percuté. Une omoplate cassée n’a pas nécessité d’intervention chirurgicale mais a tenu Bastianini à l’écart pour les batailles d’ouverture du championnat 2023.
Selon Speedweek, le troisième de la dernière campagne alors qu’il portait les couleurs du team Gresini a reçu le quitus de ses médecins pour se rendre au prochain Grand Prix d’Espagne. S’il se confirme que « Bestia » sera des effectifs de l’usine Ducati à Jerez, son ambition sera d’au moins ouvrir son compteur de points cette année. Il n’en compte en effet encore aucun, ce qui le met donc déjà à 64 points du leader du classement général provisoire Marco Bezzecchi.
Enea Bastianini revient dans un championnat où il y a encore 666 points à prendre
Un retard qu’il ne devrait pas pouvoir combler tout de suite. Son manager Carlo Pernat, a freiné l’enthousiasme que pourrait susciter cette participation au prochain Grand Prix d’Espagne en expliquant qu’on ne verra pas un Enea Bastianini véritablement compétitif avant le Mugello. Ainsi, Jerez, mais aussi Le Mans, seront à prendre comme des étapes utiles pour le remettre sur les rails, tant sur le plan de la forme physique que sur le plan psychologique.
Au vu de ce qui précède, il semble certain qu’il faille oublier Enea Bastianini en tant que candidat à la couronne cette année. Mais la considération d’autres facteurs encourage aussi à ce qu’il soit maintenu sur la liste des favoris. Ainsi, Pecco Bagnaia a perdu 45 points avec ses deux derniers accidents, ce qui le met à 53 points au classement de son équipier. Ce qui, dans un championnat aussi intense et avec un nouveau format n’est peut-être pas aussi insurmontable.
On rappellera que, dans l’ancien format, Bagnaia, qui a actuellement onze points de retard sur le leader Bezzecchi depuis sa deuxième place du championnat du monde, a converti 91 points de retard en une avance de 17 points dans la seconde moitié de la saison l’an dernier. Avec la nouvelle ère, grâce aux demi-points dans le sprint, un rendement maximum de 37 points est possible par week-end. Avec 18 événements encore à jouer, il y a encore jusqu’à 666 points à récolter. Pour Bastianini, rien n’est donc mathématiquement perdu. Mais il est vraiment temps de s’y mettre.
