Les mots de Fabio Quartararo résonnent encore dans le clan Ducati qui, à l’époque de leur énoncé, alimentaient les espoirs de gloire et de titre en MotoGP. L’officiel Yamaha disait alors avec tous les atours de la sincérité à propos de ses chances de garder son titre mondial : « je ne suis pas le favori, je ne peux pas dépasser ». Après les Grands Prix d’Italie et de Catalogne, quelle est la situation ? Un Fabio Quartararo dominant qui a 22 points d’avance sur une Aprilia, celle d’Aleix Espargaró, alors que la première Ducati est la GP21 Gresini d’Enea Bastianini à 53 longueurs. La première Desmoseidi rouge en a 66. Alors, qui est le favori avant le prochain Grand Prix d’Allemagne ?
Jusqu’avant les deux courses du calendrier MotoGP et la signature de son nouveau contrat assurant sa place chez Yamaha jusqu’en 2024, Fabio Quartararo était très prudent, voire pessimiste sur ses chances de concrétiser cette saison. Mais après le Grand Prix de Catalogne, il est le grand favori pour la victoire mondiale. En plus du talent qu’il a pour faire aller vite Yamaha, le Français a aussi reçu des cadeaux inattendus le week-end dernier : les chutes de Bagnaia et de Bastianini et l’incroyable erreur d’Aleix Espargaró en vue de l’arrivée, qui l’a fait passer de la seconde à la neuvième place à l’arrivée, soit neuf points lâchés…
Dans le clan Ducati, le coup a été rude. Enea Bastianini commente : « Quartararo est toujours là devant, constant, rapide dans tous les rendez-vous alors que chez Ducati nous avons été plus fluctuants, mais le championnat est encore long ». Chez Pecco Bagnaia, on sent comme de la résignation : « honnêtement, je savais très bien qu’avec Quartararo ça se passerait comme ça. C’est le seul pilote en forme à 100%, c’est le seul qui est capable d’exploiter la Yamaha à 100% et qui fait la différence et c’est un monde champion. Je savais que Quartararo irait si vite ».
L’Italien poursuit : « il reste encore 275 points à gagner et on va essayer de se rapprocher et essayer de faire quelque chose. Le Sachsenring et Assen ne seront pas des pistes faciles, mais on peut penser qu’on n’a pas encore perdu l’occasion. On peut gagner en régularité, il y a eu mes erreurs et celles de l’équipe ».
« Je savais que Fabio Quartararo irait si vite«
Vu l’ambiance morose chez les rouges, leur Général en chef Gigi Dall’Igna monte au créneau pour hisser haut les couleurs Ducati afin de remobiliser les troupes : « perdre de cette façon fait très mal ; les espoirs et les attentes sont évidemment brisés, tant d’amertume se fait sentir. La vérité est, cependant, que lorsque les attentes sont aussi élevées, il s’ensuit que la valeur de l’ÉQUIPE est tout aussi élevée. Je veux saisir cet aspect, cette indication, et remercier toutes les femmes et tous les hommes de Ducati Corse pour l’excellent travail qu’ils font.
Une prise de conscience qui est déjà une confirmation en soi et qui vient après une journée aussi difficile, donc encore plus forte. Nous devons cependant être positifs et satisfaits de ce que nous avons fait.
C’est précisément ainsi qu’il faut croire et se battre jusqu’au bout, sachant que notre Championnat du Monde repose avant tout sur l’envie de « faire », sur le courage et le professionnalisme de chacun de nous ainsi que sur l’esprit de groupe qui nous caractérise. Le classement prononcera enfin son verdict et, en tout cas, nous aurons tenu la promesse faite à nos supporters, celle d’avoir toujours donné le meilleur de nous-mêmes. Allez, Ducati ! ». Fabio Quartararo a décidément fait du mal.