Si Enea Bastianini a quitté les trois jours de test du MotoGP à Sepang avec le sourire, celui-ci exprimait d’abord le soulagement. Venu d’un team Gresini où il s’était parfaitement accordé avec une GP21, il est arrivé au sein de l’équipe officielle de la marque pour grimper sur une GP23 sans être passé par la case GP22. Un détail qui n’en est pas un pour un pilote qui doit en plus s’accorder avec un nouveau mécanicien et trouver sa place dans une nouvelle organisation. Quatrième en quittant la Malaisie, il a montré néanmoins que sa période d’adaptation se déroulait bien. Mais au vu du niveau actuel de la compétition, il faut être à 100% de ses capacités pour prétendre à la victoire. Un niveau que « Bestia » reconnait ne pas encore avoir atteint.
Enea Bastianini a dû être maître de ses nerfs et montré sa grande conviction pour ne pas perdre pied dans sa découverte d’une GP23 qui ne lui a pas encore accordé toutes ses faveurs. Sur Speedweek, il rappelle ainsi ses difficultés à Sepang : « je dois dire que la nouvelle moto n’est pas facile à piloter et ne correspondait pas très bien à mon style au début », révèle « Bestia », troisième du Championnat du monde sur une GP21 l’an dernier. « J’ai essayé de changer de style et d’essayer différentes choses, mais je n’arrivais toujours pas à être rapide. Nous avons donc commencé à travailler un peu sur la moto ».
« J’ai aussi échangé des idées avec Pecco Bagnaia et à la fin on a eu le même sentiment. Il était donc plus facile de comparer les données et de se coordonner avec les ingénieurs », a ajouté le nouveau venu dans l’équipe d’usine Ducati. « Nous avons trouvé une solution dimanche après-midi, et nous étions rapides, sur un tour comme en termes de rythme. C’est pourquoi je pense que nous sommes à un bon niveau. Ce n’est pas encore à 100%, mais être à peu près là où nous en étions avec l’ancienne moto est une bonne chose ».
Enea Bastianini : « je dirais que nous sommes à 70 à 75 % en ce moment«
Puisqu’il se lance dans les pourcentages, il continue ainsi ses évaluations : « je ne serai peut-être pas à 100 % à Portimao, mais nous pouvons atteindre 90 ou 95 %. Je dirais que nous sommes à 70 à 75 % en ce moment. Nous avons encore beaucoup à comprendre. La nouvelle moto a beaucoup de potentiel, mais il n’est pas facile de l’exploiter. Nous devons analyser les données avec les ingénieurs en détail ».
En revanche, il s’est rassuré sur un exercice qu’il va découvrir avec ses autres collègues du MotoGP et qui est la course sprint. Connu pour être un finisseur sur la longueur d’une Grand Prix traditionnel, cette compétition ne semble pas faite pour lui. Mais il a aussi travaillé sur le sujet : « en Malaisie, j’étais rapide dès le départ. Nous avons commencé les séances avec des pneus usés et je n’étais pas très rapide avec eux, mais une fois que j’ai eu le pneu neuf, mon temps au tour était correct. Je ne pense donc pas qu’il y aura de problème pour les qualifications ou la course de sprint. Nous avons probablement résolu le problème », assure l’Italien de 25 ans
Les pilotes titulaires ont encore deux jours d’essais à Portimao les 11 et 12 mars avant que les premiers points de championnat de la saison ne soient attribués sur la côte de l’Algarve les 25 et 26 mars. A Sepang, Ducati a placé sept de ses motos dans le top 10, les GP22 se montrant notamment encore à la page.
Classement des résultats du Test MotoGP à Sepang J3 :
Classement combiné du Test MotoGP à Sepang J1/J2/J3 :
Crédit classements : MotoGP.com