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Lorsqu’une figure du paddock des Grands Prix qui a limé ses semelles dans les coulisses de toutes les catégories, à commencer par le MotoGP, décide de relater dans un livre tout ce qu’il a connu depuis des décennies, on en apprend forcément de belles. L’ouvrage de Carlo Pernat vaut ainsi le détour, et d’autant plus que l’intéressé s’est aussi occupé de la carrière de nombre de pilotes. C’est l’occasion de découvrir que le destin ne tient qu’à des instants et à des revirements a priori improbables. Ainsi, si, en 2016, Ducati s’était figé sur son premier choix à propos de l’équipier de Jorge Lorenzo, la physionomie actuelle du championnat serait bien différente…

En 2016, Ducati préparait l’installation de Jorge Lorenzo au sein de l’équipe officielle. Une arrivée qui était certaine très tôt dans cette saison puisque, dès le premier Grand Prix du Qatar, Ducati proposait 2.380,000 euros à Iannone pour le renouvellement de son contrat. Pas mal, mais on ne surnomme pas Andrea Iannone « Joe le Maniac » pour rien… « Les Iannonne voulaient 2,5 millions d’euros et ils n’ont pas signé alors même que j’avais obtenu un accord avec Ciabatti. Même Domenicali avait donné son feu vert. Dovizioso le savait et il est tombé en dépression ».

Le même Pernat poursuit : « puis est arrivé le Grand Prix d’Argentine et l’accrochage entre les deux Ducati dans le dernier virage. Un podium venait de s’envoler pour les deux motos d’usine. Lorsque les pilotes sont revenus au box, Gigi Dall’Igna était hors de lui. Je ne l’avais jamais vu comme ça. J’ai alors réalisé que la situation était devenue compliquée. Mais pas impossible. Car Ducati croyait malgré tout en Iannone. Il roulait mieux, il était plus jeune, il était le plus apprécié des ducatistes alors qu’il pensait que Dovi avait déjà donné tout ce qu’il avait ».

Oui mais… « A partir de l’Argentine, le stand Ducati s’est scindé en deux camps. C’était un moment difficile. J’ai continué à parler avec Domenicali puis ils ont convoqué Andrea à Borgo Panigale avant la course de Barcelone. Il y est allé avec son père et sans moi. Je savais qu’ils allaient lui proposer un million, que l’on pouvait négocier jusqu’à 1,5 millions. Mais j’étais aussi en contact avec Davide Brivio pour Suzuki qui proposait un contrat de deux ans avec trois millions par saison. Les Iannone ont choisi l’argent japonais ».

Soit trois fois plus ce qui semble un choix logique, mais le même Pernat précise que ça ne marche pas comme ça… Il avait compris le potentiel de la Ducati et savait qu’avec des sponsors annexes, le salaire pouvait être largement abondé. Le genre d’approche transversale qu’Andrea Dovizioso a su en revanche appréhender. Carlo Pernat le félicite d’ailleurs à ce titre sur moto.it : « Dovi a dit oui au million et demi. Et en 2018, il en touchait plus de quatre. Un bon pilote doit savoir gérer la piste et l’argent. De de ce point de vue, Dovizioso est parfait. Il adore courir et gagner de l’argent ».

Une histoire qui nous éclaire aussi sur la profondeur des relations existantes entre Andrea Dovizioso et Ducati…

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