En MotoGP, aucun pilote ne gère sa carrière dans un fauteuil. Le jeu des chaises musicales est permanent dans un paddock qui peut éjecter de sa selle le moindre des protagonistes qui tombent parfois de sa chaise en apprenant certaines rumeurs. Ainsi celle-ci qui court depuis la fin du Grand Prix de Malaisie qui envisage un échange entre Jack Miller et Danilo Petrucci au sein de la famille Ducati…
Danilo Petrucci a été le défi relevé par Ducati et encouragé par DesmoDovi. L’Italien devait se révéler cette année comme jamais auparavant en s’affirmant digne de son statut de pilote officiel en combinaison rouge. Pris en main par Dovizioso, Petrux était promis à être inscrit parmi les incontournables pour le podium. Une tendance que la première partie de cette saison a semblé vouloir confirmer.
Mais depuis que la seconde a été entamée, cette perspective s’est plus qu’éloignée. Le vainqueur du Grand Prix d’Italie au Mugello n’arrive plus à entrer dans le top 6. Souvent, c’est sa morphologie caractérisée par un poids supérieur à celui de ses collègues sur la piste qui est avancée, ce qui n’est pas rassurant car, de fait, rédhibitoire. Par ailleurs, le MotoGP a démontré qu’un manque de résultat répété pouvait vite amener à des décisions brutales de la part d’un constructeur qui a, en son sein, plusieurs pilotes sous contrat. Et dont il est libre de décider de leur destin.
L’association de ces éléments fait s’amonceler des nuages noirs au-dessus de la tête de Petrucci. D’autant plus que, pendant ce temps, Jack Miller connait une période faste. Le pilote Pramac a également un contrat avec l’usine de Borgo Panigale qui a toujours mis en concurrence l’Australien et l’Italien pour la place à côté de Dovizioso. Jack Miller a déjà décroché trois podiums cette année et a également pris la quatrième place à Sepang avec la Ducati Desmosedici GP19.
Dans les médias italiens, il est déjà écrit que, pour la saison 2020 l’équipe d’usine Ducati Corse renverrait Petrucci chez Pramac pour mieux faire monter Miller. Une idée qui surprend le directeur de l’équipe Pramac Ducati, Francesco Guidotti : « ces histoires sont déjà apparues à Aragón. Ensuite, trois courses ont été organisées en Thaïlande, au Japon et en Australie. Ici à Sepang, les histoires ont recommencé. Bien sûr, tout est possible en course. Parce que Ducati Corse a les deux contrats des pilotes en main. Mais nous nous attendons à ce que Jack soit avec nous, nous espérons sincèrement pouvoir le garder. Il a été confirmé avec lui, au Grand Prix d’Autriche, qu’il piloterait l’année prochaine avec nous sur une GP20. Nous devons puiser dans nos poches et investir davantage, car Pecco Bagnaia a, dans son contrat de deux ans, l’assurance d’une GP20 pour la deuxième année. Et bien sûr, nous devrons fournir à Jack un matériel identique. »
La différence de prix de location entre une Ducati de l’année précédente et une machine d’usine actuelle est de 1 million d’euros par an. Depuis que Pramac a perdu son sponsor principal, Alma au printemps, le team doit trouver une nouvelle solution budgétaire : « le propriétaire de l’équipe, Paolo Campinoti, s’est envolé d’Australie pour se rendre en Italie, pour trouver de nouveaux sponsors. Nous avons Octo à bord pour notre projet MotoE. Mais bien sûr, nous devons et voulons augmenter notre budget. Plus vous avez d’argent, plus votre équipe a de la qualité. C’est pourquoi j’espère que notre patron trouvera de nouveaux sponsors » ajoute le même Guidotti.
Ce dernier termine en ne cachant sur Speedweek Guidotti ne cache pas qu’il préfère avoir Miller et Bagnaia en 2020 plutôt que Petrucci et Bagnaia : « Danilo était avec nous, il fait maintenant partie de l’équipe d’usine. Il ne sert à rien de le récupérer. » Le 17 novembre aura lieu à Valence le dernier Grand Prix de cette saison.
