Gigi Dall’Igna, directeur général de Ducati, a récemment défendu la décision du constructeur italien de réduire son implication à seulement trois motos d’usine pour la saison MotoGP 2025. Cette réduction, qui fait suite à la fin de la relation de deux décennies entre Ducati et l’équipe satellite Pramac, n’inquiète pas Dall’Igna, qui estime que cette stratégie ne compromettra pas les performances de la marque. Un optimisme qui laisse son Champion du Monde Pecco Bagnaia dubitatif …
Actuellement, Ducati domine la grille avec huit motos réparties entre ses équipes d’usine, Pramac, VR46, et Gresini, dont quatre sont des machines GP24 de dernière génération. Toutefois, avec le départ de Pramac vers Yamaha en 2025, le nombre de motos Ducati passera à six, dont seulement trois seront des modèles d’usine. VR46 héritera d’une seule moto d’usine, contre deux pour Pramac actuellement.
Dall’Igna justifie cette réduction en expliquant que c’est un « meilleur compromis » pour Ducati, soulignant que les équipes satellites sont aussi essentielles pour former de nouveaux pilotes. Il affirme qu’un nouveau pilote n’a pas nécessairement besoin d’une moto d’usine, qui pourrait ajouter une pression inutile. Selon lui, débuter avec une moto de l’année précédente peut être plus judicieux.
Par ailleurs, la gestion de huit motos sur la grille représente un coût considérable. En réduisant ce nombre, Ducati peut allouer davantage de ressources à d’autres domaines, comme le développement de nouvelles technologies ou le marketing. Moins de motos à gérer signifie aussi une logistique simplifiée et des coûts de transport réduits. Enfin, en se concentrant sur trois motos officielles, Ducati peut consacrer davantage de ressources à ses pilotes principaux, notamment Pecco Bagnaia et Marc Marquez.
Avec cette approche, Dall’Igna reste convaincu que Ducati pourra continuer à se développer et à rester compétitif. « Nous aimerions gagner et nous devons faire de notre mieux pour essayer de conserver le potentiel de la moto, » a-t-il déclaré. Il ajoute que même avec une moto de l’année précédente, l’équipe peut trouver des moyens d’améliorer la Desmosedici.
Pecco Bagnaia s’inquiète plus pour Ducati que Gigi Dall’Igna
Cependant, tous ne partagent pas cet optimisme. Pecco Bagnaia, double champion MotoGP et l’un des principaux pilotes de Ducati, a exprimé ses inquiétudes concernant la réduction des motos d’usine. Selon lui, moins de motos signifie moins de données à analyser, ce qui pourrait compliquer le développement et l’amélioration de la moto. « Quatre motos vous donnent plus de données, vous comprenez plus de choses, » a souligné Bagnaia. Il a également ajouté que lors des tests, il est plus facile de répartir le travail entre quatre pilotes, ce qui permet de couvrir plus de terrain en termes de développement.
Les trois pilotes officiels devront assumer une plus grande responsabilité dans le développement de la moto et fournir un maximum de feedback aux ingénieurs. Pendant e temps, les autres constructeurs pourraient profiter de cette situation pour réduire l’écart avec Ducati. Puisque, tant chez Yamaha que Honda, KTM ou Aprilia, on annonce en 2025 quatre motos de dernière génération. Soit une de plus que Ducati.
En 2025, Ducati fournira des motos d’usine à Bagnaia, Marc Marquez et Fabio Di Giannantonio, qui a récemment prolongé son contrat avec VR46. En revanche, les autres pilotes Ducati, comme Franco Morbidelli, Alex Marquez, et le rookie Fermin Aldeguer, piloteront des GP24 de l’année précédente.
Si Gigi Dall’Igna estime que cette décision est le meilleur compromis pour Ducati, Pecco Bagnaia exprime des réserves. Cette décision de réduire les motos d’usine est un pari stratégique de la part de Ducati. Si elle permet à la marque italienne de rationaliser ses coûts et de se concentrer sur l’essentiel, elle pourrait également représenter un risque en termes de performance.
Il est encore trop tôt pour dire si cette décision aura un impact significatif sur les performances de Ducati. Cependant, il est clair que la marque italienne entrera dans une nouvelle phase à partir de 2025. Ce qui est sûr c’est que pendant ce temps, les concurrents maintiendront ou augmenteront leur nombre de motos d’usine sur la grille en 2025.