Entre Ducati et Andrea Dovizioso, la relation alterne entre dévouement et défiance au gré des résultats et de la période. Il suffit que celle-ci soit un pic d’activité du marché des transferts pour parsemer le ciel rouge de nuages noirs. Mais lorsque tout est finalement éclairci, les deux se retrouvent unis. Un scénario qui s’est vérifié lors d’un Grand Prix d’Autriche où le retour de Jorge Lorenzo à Borgo Panigale a été sérieusement envisagé. Ceci au lendemain des commentaires acerbes de DesmoDovi sur les choix techniques de Ducati. Depuis, tout le monde s’est calmé et Paolo Ciabatti se charge d’apaiser les maux avec ses mots…
D’un côté nous avons Andrea Dovizioso qui, en 306 apparitions en Grand Prix, compte 23 victoires, dont 14 en MotoGP. Son seul titre mondial, il l’a acquis en 125. Il est de l’aventure Ducati depuis 2013, année où Gigi Dall’Igna a pris les commandes techniques de la maison rouge. A partir de 2016, la Desmosedici a gagné. Mais depuis, elle se casse les dents contre un redoutable Marc Marquez qui cravache comme nul autre pareil sa Honda.
Une domination aussi imposée aux autres protagonistes du MotoGP. Mais c’est Ducati qui, ces dernières saisons, est le challenger et donc le premier battu. Une redondance qui s’annonce comme à nouveau d’actualité cette année avec un Marc Marquez menant le championnat avec 78 points d’avance sur Dovizioso.
La question d’un Dovizioso pas au niveau de son rival et d’une Ducati pas plus à la mesure de la concurrence reste donc imposée par les faits. Le directeur sportif Paolo Ciabatti y répond : « Márquez est un pilote phénoménal, cela valait également pour Stoner. Aucun autre pilote n’est actuellement capable de rouler avec cette régularité et sur toutes les pistes au niveau de Márquez. Je pense que c’est un fait » commence l’Italien.
Mais il y a un autre fait : « si Márquez n’était pas là, nous aurions remporté le championnat en 2017 et 2018 avec Dovi et nous mènerions la saison actuelle aux places 1 et 2. Nous pouvons donc définir un peu les normes. Gardant à l’esprit que Cal Crutchlow, le deuxième meilleur pilote Honda du championnat, occupe la neuvième place, nous constatons que Márquez a propulsé le MotoGP à un niveau supérieur. Je le mentionne avec le plus grand respect pour tous les pilotes. Une dernière chose : qui a remporté les courses cette année à l’exception de Márquez, deux fois Dovi, une fois Petrucci et deux fois Rins ? Notre bilan peut être assez impressionnant ».
A ce stade de la réflexion, on comprend aussi le danger que constitue le parcours d’un Alex Rins qui, avec sa Suzuki, met à mal la théorie de la fatalité Marc Marquez comme seule explication du titre manquant chez Ducati.
Paolo Ciabatti termine sur Speedweek avec un sibyllin rappel à l’ordre : « bien sûr, nous n’avons pas été heureux des commentaires de Dovi après le Grand Prix de Sachsenring, bien que je comprenne la frustration, lorsque le résultat obtenu ne correspond pas aux attentes. Mais nous sommes tous des professionnels. En outre, depuis lors, nous avons obtenu la deuxième place à Brno avec Dovi et la troisième place avec Miller. Puis Dovi a gagné en Autriche, de manière incroyable. En Angleterre aussi, un podium aurait été possible. Cela prouve que nous continuons notre travail avec professionnalisme, ce qui est la bonne façon de procéder ».