Le correcteur d’assiette mécanique est une pépite technique de Ducati qui fait passer de mauvaise nuit à Marc Marquez. Ce dernier en a ainsi fait son cheval de bataille sécuritaire, en l’accusant d’amener les MotoGP à des vitesses subsoniques qui rendent les zones de dégagement des circuits trop petites. Le fait que Honda ait du retard dans la mise au point du dispositif est surement une coïncidence. Mais est-ce vraiment si efficace ? Luca Marini qui a suivi avec sa GP19 vierge de l’option une GP21 répond…
Chez Ducati, on a suivi sa voie technique avec obstination et, avec la GP21, la firme semble en mesure d’en tirer les avantages sur la piste. De l’aérodynamique en général avec les premiers ailerons jusqu’à un « holeshot device » dont la fonction n’est à présent plus seulement limitée à assurer un bon envol depuis la grille de départ, la firme de Borgo Panigale a redéfini les codes et fait bouger les lignes. Et comme toujours, lorsque l’on s’engage dans cette voie, on fait beaucoup de mécontents. Et c’est valable dans tous les domaines.
A présent, nous avons un correcteur d’assiette que les pilotes Ducati peuvent actionner mécaniquement dès que de besoin, une fois qu’ils sont en piste. Pour quel gain ? la réponse vient de Luca Marini, qui roule en GP19 sans cette option, et qui a suivi des GP21. Voilà ce qu’il en dit… « D’après les données », explique Marini, « l’accélération et la sortie de virage sont impressionnantes lorsque vous activez le système de correcteur d’assiette. Elles y sont très rapides ».
« Cela s’applique également à la vitesse en fin de ligne droite. En sixième vitesse, la moto continue d’accélérer avec le même couple, tandis que ma moto perd un peu » précise-t-il. « Quand je les suis sur la piste, je peux voir qu’ils ont considérablement amélioré l’équilibre au milieu du virage. C’est mon impression. Vous dirigez mieux lorsque vous accélérez. J’ai eu des problèmes de virage jusqu’à présent. Ils ont trouvé quelque chose ».
Ducati a aussi fait évoluer sa GP19
Cependant, il ajoute aussitôt : « mais ma moto est aussi fantastique ». Pas question, ici, de faire du Morbidelli qui ne manque pas une occasion de déplorer sa Yamaha de plus de deux ans. Le compagnon de l’académie et équipier du demi-frère Valentino Rossi n’a visiblement pas la chance de rouler pour Ducati…
En effet, l’équipier de Bastianini ajoute sur Motorsport-total : « il n’est pas possible de reprendre les données de Dovizioso et de Petrucci » deux pilotes qui ont gagné avec la GP19. Et pour cause : « c’est une moto complètement différente, beaucoup de choses ont été changées dans le châssis et le moteur. Alors nous essayons de suivre notre propre chemin ». On rappellera néanmoins que l’an dernier, Johann Zarco, dans la même équipe Avintia, avec une GP19. Malgré le gel technique, la poursuite du développement en MotoGP est toujours d’actualité…