L’arbitre est un acteur du match dit-on dans les sports collectifs et depuis cette saison où ils sont pus sollicités que jamais en raison du nouveau format des Grands Prix qui a tendu les mœurs dans le peloton, il l’est aussi MotoGP. C’est un même un collège de commissaires qui influe aujourd’hui sur le sort de la compétition, une importance dans le paysage qui réclame sérieux, discipline et cohérence, gages d’une légitimité dont le fondement est la confiance. Or, pour le moment, les hommes de Freddie Spencer donne le sentiment de construite sur du sable mouvant, faisant la quasi-unanimité contre eux. La situation de crise est validée et la porte de sortie offerte au Mans par une grande réunion entre toutes les parties s’est ouverte sur une impasse. Il faudra bien pourtant trouver une issue. Et Ducati a semble-t-il décodé d’être une force de proposition.
En effet. On se souviendra que Pecco Bagnaia a récemment proposé un travail en commun avec les commissaires, plutôt que la confrontation, celle-là même qui semble être d’actualité avec Yamaha, dont les deux pilotes ont été, il est vrai, particulièrement gâté par les punitions ces derniers temps. Au point que l’idée d’un rancœur à l’encontre de la marque nourrie par l’ancien pilote Honda Freddie Spencer a commencé à germer…
Et chez Ducati, qu’en pense les pontes ? Sur Speedweek, Paolo Ciabatti, le directeur sportif, a ainsi donné son analyse : « mon opinion personnelle, qui est également partagée par Davide Tardozzi et Gigi Dall’Igna chez Ducati, peut être résumée brièvement : s’il y a un comportement comme celui de Marc Marquez dimanche à Portimão 2023, il doit être puni. Une pénalité doit également être accordée pour un incident comme celui de Nakagami à Catalunya 2022, lorsqu’il a éliminé Bagnaia et Rins de la course. Alex Rins s’est cassé le poignet. Mais Nakagami n’a pas été puni. S’il n’y a pas de manœuvres capitales comme à Marquez au Portugal ou à Nakagami à Barcelone, nous considérons de tels incidents comme des accidents de course », résume Ciabatti. « Sinon, vous ne verrez bientôt plus de manœuvres de dépassement ».
Paolo Ciabatti ne donne malheureusement pas son sentiment sur l’accident en MotoGP entre Luca Marini et Enea Bastianini
Tout semble simple. Mais c’est lorsque l’on entre dans les détails que ça devient compliqué … « Personne ne nie qu’une pénalité est due lorsqu’un pilote en percute intentionnellement un autre. Ce qui nous agace c’est que les commissaires ont donné à Bagnaia la pénalité de ‘perte d’une position’ à Jerez sans aucune raison. Mais lorsque Jack Miller a effectué une manœuvre de dépassement beaucoup plus agressive contre Jorge Martin dans le dernier virage, il est resté impuni. Rien ne s’y est passé. Zéro ! Dans la même course. Martin a perdu deux places en conséquence ».
Il revient ensuite sur ce qui avait été tout de même convenu après la réunion en marge du Grand de France, entre les pilotes et les arbitres : « si vous touchez un adversaire lors d’un dépassement en course, vous devez reculer d’une place. Si vous faites tomber un adversaire lors d’un dépassement, vous devez faire un long tour ».
Cependant… « Mais un jour plus tard, ces mesures n’étaient apparemment plus valables. Parce que Marc Marquez a laissé des traces sur le cuir de Bagnaia, il l’avait touché. Il n’y a pas eu de sanction. Puis il y eut l’incident entre Binder et Marini. Luca n’était pas d’accord avec Brad, disant qu’il avait été touché par lui et poussé sur le vibreur. Il n’y a pas eu de sanction. Marini m’a dit qu’il avait été percuté. Je le crois. Il n’y a pas eu de pénalités au sprint du Mans, donc il y a encore un manque de cohérence. Le règlement a été expliqué aux pilotes vendredi. Cependant, ils n’ont pas été appliqués le lendemain ».
Dommage que le même Ciabatti n’ait pas donné son idée sur le même Marini qui a fait tomber dans sa chute son pilote Bastianini qui est depuis blessé. Cela aurait donné à sa démonstration plus de « cohérence », qui est réclamée à cor et à cri.