C’est un fait déjà acquis : pour les prochaines années, en MotoGP, il va falloir se serrer la ceinture. La pandémie n’est pas encore levée, le coronavirus sévit toujours, mais il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que l’état du monde après ce fléau ne sera pas enviable. Dans le paddock des Grands Prix, très peu de pilotes ont pu signer un bail pour les saisons à venir avant la catastrophe. Chez Ducati, il n’y en a d’ailleurs aucun. Mais le patron Claudio Domenicali, en rappelant les raisons du départ de Jorge Lorenzo alors que l’époque n’était pas encore à la rigueur, donne le ton des prochaines négociations…
Chez Ducati, aucun pilote n’a encore signé un contrat pour l’après 2020. Andrea Dovizioso, Jack Miller, Danilo Petrucci, Pecco Bagnaia et même Johann Zarco sont donc encore libres de choisir leur destinée, synonyme de destination. Une situation qui s’est complexifiée depuis que le Coronavirus a changé le monde et les ressources des acteurs.
Ainsi, le constructeur Ducati va devoir être prudent dans ses choix et dépenses. Ses investisseurs dans son aventure sportive auront aussi accusé le coup de cette pandémie. Audi taille déjà dans son budget, le groupe automobile VAG peut ressortir le dossier de la vente de sa marque qui avait été rangé parce que Ducati était rentable. Le constructeur de Borgo Panigale le sera-t-il toujours dans le monde d’après que l’on nous annonce ? Et quid de Phillip Morris ?
Des évaluations au-delà du sport…
De grandes questions qui chercheront des réponses. Les émoluments des pilotes sont la variable d’ajustement budgétaire idéale pour amortir le choc. Il faudra se résoudre à une certaine modestie. Et comme pour encourager le mouvement et préparer les esprits, le patron Claudio Domenicali rappelle les raisons du départ de Jorge Lorenzo après deux ans en demi-teinte passées chez les rouges, mais très bien payés : « les éléments disponibles, lors de la prise de décision, sont différents. Et chaque analyse est effectuée en tenant compte des aspects non négligeables, tels que l’économie. Cependant, nous sommes une entreprise qui vend 53 000 motos par an et se finance. Nous devons faire des évaluations qui ils vont au-delà du sport. »
La raison comptable l’a donc emporté sur un palmarès que Por Fuera commençait à se forger sur la Desmosedici. Petrucci lui a succédé et son salaire était bien inférieur pour un budget pilote global caractérisé aussi par la déflation malgré l’augmentation justement accordée à Andrea Dovizioso. Aujourd’hui, la crise va imposer des choix. Le manager de Dovizioso qu’est Simone Battistella a déjà donné le ton des discussions à venir en affirmant que Ducati avait plus besoin de son pilote que le contraire. Il ne s’agira donc pas d’accepter n’importe quoi…