Le 13 avril 2025 a marqué un triste anniversaire pour la diversité de la concurrence en MotoGP : exactement un an s’est écoulé depuis la dernière victoire d’une moto non Ducati en Grand Prix. La victoire surprise de Maverick Viñales pour Aprilia au Grand Prix des Amériques 2024 s’était avérée être une exception dans un championnat largement dominé par les machines de Bologne.
Le MotoGP 2025 semble s’être résigné à la domination de Ducati, et pourtant, la compétition commence enfin à se resserrer. Après une saison 2024 où Ducati a écrasé la concurrence, les autres constructeurs font tout pour réduire l’écart. Mais le défi reste difficile.
Depuis le début de la saison, Ducati a été en tête, mais une évolution subtile a changé le visage de la compétition. Le passage de Pramac à Yamaha a réduit l’armada Ducati, en faisant passer de huit à six motos de Bologne. Ce n’est pas grand-chose, mais chaque machine qui quitte le camp des rouges améliore les perspectives des autres, en particulier ceux qui se battent pour les places d’honneur.
Même avec moins de Ducati sur la grille, la domination continue. Cependant, les autres constructeurs, notamment Yamaha, Honda et KTM, semblent avoir trouvé un peu de rythme. Cette redistribution a d’abord permis une meilleure visibilité pour les autres marques, qui semblent progresser de manière plus cohérente.
Honda semble être l’équipe qui a fait les plus grands progrès. Johann Zarco a été l’un des pilotes les plus en forme, avec une place en première ligne en Argentine et une quatrième position au Qatar. La montée en puissance de Zarco s’explique en partie par le travail effectué par Romano Albesiano, le nouveau directeur technique de Honda, qui est déjà en train de transformer la RC213V. Bien que la vitesse en ligne droite reste un problème pour Honda, Zarco a fait des progrès remarqués.
Yamaha, de son côté, est restée énigmatique, mais un éclair de potentiel a été visible. Jack Miller a semblé rapide, se qualifiant bien dans des conditions variables et finissant dans le top 5. Fabio Quartararo a également montré des signes de retour, avec un bon résultat au Qatar, même si ses plaintes concernant la M1 persistent. Il reste à voir si Yamaha pourra maintenir cette progression au fil des courses.
Ducati vs les autres : une domination écrasante, mais des lueurs d’espoir
KTM a aussi montré des signes encourageants. Maverick Viñales a été l’un des pilotes les plus surprenants au Qatar, avec une deuxième place solide avant d’être pénalisé pour une pression incorrecte des pneus. Ce n’est pas encore suffisant pour menacer Ducati à long terme, mais il est clair que KTM travaille sur des solutions pour améliorer sa performance sur la durée. Les problèmes de vibrations qui les ont freinés dans le passé semblent être résolus, et la vitesse pure de la RC16 a été évidente. Une autre bonne nouvelle pour KTM est le développement continu de Pedro Acosta, qui pourrait à terme être un prétendant sérieux.
Et Aprilia ? C’est la grande inconnue puisque les troupes de Noale sont privées de leur leader Jorge Martin qui ne reviendra hélas pas de sitôt. Marco Bezzecchi est à la peine, Raul Fernandez est anonyme et le seul espoir – et peut-être bientôt la référence – est un Ai Ogura inattendu à ce niveau puisque rookie. De fait, peut-il être une référence, une boussole pour les hommes de Massimo Rivola ? L’avenir proche nous le dira …
Malgré la concurrence croissante, Ducati reste le principal challenger. Leur niveau technique est sans égal, et ils ont prouvé qu’ils sont capables d’innover, comme le montre la victoire de Marc Marquez avec la Ducati d’usine au Qatar. Cela montre qu’aucun constructeur ne pourra les détrôner sans un grand travail de développement. La bataille pour réduire l’écart s’annonce de plus en plus intense.
Même si Ducati reste dominante, l’écart entre eux et les autres se resserre. La question est désormais de savoir si des équipes comme Honda ou KTM pourront réellement commencer à rivaliser pour les victoires régulières ou si Ducati continuera à dicter sa loi. Les essais à Jerez, les ajustements techniques de chaque équipe et la dynamique des courses à venir détermineront si ce début d’année en MotoGP sera un tournant pour les autres constructeurs.