Casey Stoner n’est pas passé inaperçu à Portimao dans un stand Ducati où il était officiellement venu pour serrer quelques mains et retrouver quelques connaissances dans le paddock. Mais au lieu de ça, les deux pilotes officiels ont semblé l’écouter religieusement dans leur box tandis que les autres pilotes en Desmosedici ne cachaient pas vouloir de ses conseils. Du coup, l’idée d’un poste de coach a spontanément émergé, ce qui signifierait une implication de tous les instants et à l’année. Ducati y pense-t-il vraiment et Casey Stoner en a-t-il réellement envie ? Voici quelques éléments de réflexion…
Cela ne devait être qu’un événement isolé mais c’est devenu un sujet. Quoi donc ? La visite de Casey Stoner à Portimao dans le stand Ducati, dont les effets ont dépassé ceux de la simple satisfaction de revoir le double Champion du Monde australien. Il ne s’est pas contenté d’être là. Il s’est aussi impliqué avec les pilotes. Qui semblent en redemander. Mais est-ce possible et dans quel cadre ? Paolo Ciabatti, le directeur sportif de Ducati Corse, a fait descendre la pression. Ce dernier a précisé qu’il sera difficile de faire revenir de manière permanente en Europe celui qui est à ce jour encore le seul à avoir apporté à la marque un titre de Champion du Monde des pilotes en MotoGP.
« On a beaucoup parlé de Casey, il a aidé nos pilotes avec quelques analyses et a donné de bons conseils » commente Ciabatti. « C’est toujours agréable d’avoir un champion comme lui, même si le mérite revient en course à Pecco, à Jack et à leur talent ». Cette précision faite, l’homme de Borgo Panigale lève les derniers espoirs des fans de l’Australien : « je ne pense pas que Casey envisage de déménager en Europe en 2022, il a sa famille et ses enfants en Australie et je pense que c’est sa priorité absolue ».
« Je pense qu’il a vraiment apprécié d’être de retour dans le paddock après si longtemps. Il sera avec nous aussi à Valence et j’espère que cela nous portera chance » termine Ciabatti sur un Stoner qui veut quand même se rendre utile : « j’ai encore tant à donner. Je sais ce qu’il faut pour être rapide et aussi comment et pourquoi certaines choses arrivent ».
Ducati : « nous avons fait les bons choix et nous avons pris la bonne direction »
Maintenant, si l’usine Ducati est évidemment ouverte à toute expérience, elle est aussi dans un moment de son programme MotoGP où elle peut compter sur ses seules propres forces en lice. Le même Paolo Ciabatti, qui a fait le bilan de cette saison 2021 pour la marque, a ainsi rappelé : « nous sommes heureux d’avoir remporté pour la seconde fois consécutive le titre des constructeurs. C’était même plus important cette saison, qui comportait 18 courses. C’est, je pense, la meilleure saison de Ducati de son histoire avec les 21 podiums. C’est le score le plus haut jamais enregistré. Avant, il n’y avait que les 18 podiums pris avec Stoner et Capirossi en 2007 ».
L’Italien insiste même : « six victoires, onze pole positions, il y a toujours eu une Ducati sur la première ligne. On a gagné avec trois pilotes et cinq d’entre eux sont montés sur le podium. Cela montre que notre moto est compétitive. On souffre encore un peu au Sachsenring et à Assen, mais dans l’ensemble nous sommes satisfaits ». Un résultat global qui est aussi la réussite d’un changement politique assumé : « on a fait cette année de grand changement par rapport à la précédente. Nous avons promu Pecco Bagnaia et Jack Miller dans le team usine, on a investi sur des jeunes pilotes à tel point que le plus âgé est Johann Zarco qui a 30 ans ».
Ciabatti termine ainsi sa démonstration ; « nous sommes heureux car nous avons fait les bons choix et nous avons pris la bonne direction. Nous avons aussi d’autres jeunes pilotes qui arrivent l’an prochain. Nous aurons huit motos, ce qui est un défi logistique, mais nous l’avons déjà fait lorsque Aspar était avec nous. Avoir de jeunes pilotes avec des Ducati est bon pour nous et notre avenir ». On le voit, la présence d’un Casey Stoner n’est pas indispensable dans une organisation qui a déjà trouvé son équilibre.