Les choses sont maintenant en place chez Ducati qui, après la parade de la présentation des troupes, va accélérer le travail à l’atelier pour sortir sa GP17. Une moto qui sera importante, comme cette saison. L’homme de la technique Gigi Dall’Igna a prévenu : avec un pilote du calibre de Lorenzo dans les murs, le temps des coups d’éclat et de la figuration est révolu. Cependant, des voix s’élèvent chez Ducati pour préciser que le titre serait plutôt prévu pour 2018. Et non 2017. Une idée partagée par le CEO Claudio Domenicali.
« En 2017, nous n’aurons aucune excuse ». Une phrase on ne peut plus claire sur les intentions nourries par Ducati cette saison en MotoGP. Gigi Dall’Igna a ainsi sonné la mobilisation générale et a mis la pression. Une motivation qui fait plaisir à voir, mais une ambition qui, bien que partagée, est à géométrie variable chez les autres membres clés du constructeur. Ainsi, Jorge Lorenzo parle plus d’une volonté de progresser que d’aller chercher le titre. Et puis il y a le patron, Claudio Domenicali.
Ce dernier a fait part de sa façon de voir les choses à crash.net : « l’an dernier, nous avons démontré combien notre moto était rapide et une constante à progresser sans cesse. Donc je pense que nous sommes maintenant prêts pour la dernière étape qui est de jouer le titre. Mais pour autant, on ne se considère pas comme des favoris. Nous avons le temps ».
Il précise : « la marque est solide, elle grandit, elle fait des bénéfices, elle investit et nous avons un programme sur le long terme. Alors nous verrons ce qui se passera en 2017, mais cette année n’est pas la saison ou jamais ».
Voilà qui devrait évacuer un peu de pression : « le titre n’arrivera sans doute pas en 2017. C’est plus envisageable en 2018. On sera alors un solide prétendant. Et puis il faut évaluer les forces en présence. Peut-être que Honda va faire une moto extrêmement performante, peut-être que Viñales va être intouchable. Ou tout le contraire ».
« Ce sera difficile pour tout le monde car la saison sera longue avec des conditions différentes avec du sec, de la pluie, du froid ou une chaleur extrême. Ce ne sera pas seulement une question de vélocité, mais aussi d’état d’esprit. Il faudra rester constamment concentré ». A la lecture de ces propos, on se demande si l’inconnue chez Ducati reste la façon dont se comportera cette fois Por Fuera sous la pluie et le froid…
Justement, quel est l’apport du Majorquin ? « Avec Stoner, il nous aide à affiner le projet, à regarder le moindre détail pour être performants sur toutes les pistes. Car pour le moment nous avons une moto gagnante sur certains circuits, mais nous souffrons sur d’autres. Tout dépendra du délai que mettront Gigi Dall’Igna est ses ingénieurs à synthétiser les informations données par Jorge et Casey. S’ils y arrivent en deux mois, alors la concurrence a du souci à se faire ! »
Et à ce souci s’ajoutera la surprise d’un Domenicali qui insiste : « ça mettra sans doute plutôt un an si bien que nous apprendrons cette saison en tentant de faire mieux qu’en 2016. Puis nous serons plus prêts à nous battre en 2018 ». Faire mieux que la campagne qui vient de s’écouler veut dire dépasser les deux victoires et mettre un pilote plus haut que cinquième au général à l’heure des comptes.