Entre Andrea Dovizioso et Ducati, on va entrer dans la période sensible du renouvellement du contrat. Entre le pilote et la marque, c’est une relation particulière qui s’est tissée au fil des saisons, faite d’intérêts communs, d’une certaine interdépendance, mais aussi de critiques, de reproches, d’insatisfactions, voire d’incompréhensions mutuelles. Qui a le plus besoin de l’autre et jusqu’à quel point seront les inconnues d’une équation complexe dont la variable sera la nouvelle conjoncture économique. Il faudra être rationnel et pragmatique pour conclure. Des facteurs humains dont on affuble justement Dovi. Peut-être un peu trop…
C’est à la fois une qualité personnelle mais aussi un défaut que Ducati aime souligner à l’occasion. Andrea Dovizioso ne fait pas les choses par hasard. Il calcule et synthétise avant d’être instinctif. Cependant, l’Italien veut édulcorer cette réputation de froideur. Dans un entretien au Corriere della Sera, il précise ainsi : « j’ai un label, je suis vu comme un pilote qui n’utilise pas l’instinct. C’est vrai que je suis très rationnel mais pour arriver à ce niveau, le maintenir, améliorer mon instinct est nécessaire. Avec seulement la rationalité vous êtes limité. »
« Les pilotes ont besoin de la peur »
Il faut donc se transcender, avec un garde-fou impitoyable : la peur : « j’ai souvent peur et nous, les pilotes, en avons besoin, sinon vous iriez trop loin, vous devez être bon à la gérer. » Il termine son propos en ses souvenant d’une de ses meilleures réalisations… « Chaque victoire a un sens particulier. Logiquement le Mugello en 2017 est spécial en tant qu’Italien sur une Ducati. Les sensations du dernier virage vous donnent plus d’adrénaline mais peut-être que la victoire dans laquelle j’étais impeccable était celle de Misano en 2018, J’ai eu une course parfaite. » Mais qui va dans le sens de la réputation qu’on lui donne…