Alberto Giribuola est l’actuel chez mécanicien d’Enea Bastianini et il a été, avant lui, assis à côté d’Andrea Dovizioso dans le box officiel Ducati. Autant dire que l’homme connait les Desmosedici et Dovi, à présent perdu sur une Yamaha. Ce dernier a déjà mentionné les hautes qualités de cet homme de l’ombre, dont il est persuadé qu’il est un puissant vecteur de réussite pour son compatriote mis en lumière sur la GP21 chez Gresini. Mais le chef mécanicien peut aussi comparer le vétéran avec l‘étoile montante. Et en le faisant, on comprend tout de la situation actuelle de l’un et de l’autre…
La réussite d’un pilote et d’un projet dépend aussi de la compétence des chefs mécaniciens qui analysent, relaient et rassurent. Sur ce plan, Alberto Giribuola fait partie des membres de cette caste de l’ombre qui peuvent se targuer d’une certaine réussite dans leurs fonctions. Il a ainsi été aux côtés d’Andrea Dovizioso lors de ces trois statuts consécutifs de vice-champion du monde au sein de l’équipe officielle Ducati. Aujourd’hui, il a formé Enea Bastianini qu’il voit éclore en ce beau début de saison, marqué par deux victoires en quatre Grands Prix et la tête du championnat du monde avant d’entamer la campagne européenne.
Deux époques, deux hommes que l’Italien compare à présent…. « Je pense qu’ils sont très similaires car leur style de pilotage se concentre sur la phase de freinage et ils peuvent utiliser le pneu avant à la limite », commence Giribuola sur Motorsport-total. « À cet égard, je vois des similitudes avec Andrea. C’est aussi plus facile pour moi de comprendre ce que j’ai à faire avec la moto parce que j’ai ce passé. Ils roulent cependant plus différemment en sortie de virage ».
« Enea reste toujours fort à la limite du pneu arrière. ‘Dovi’ était parfois un peu plus agressif. Par exemple en Argentine, nous avons eu des difficultés car il y a des virages où il faut laisser patiner le pneu arrière pour tourner. Enea a eu un peu de mal avec ça. C’est pourquoi c’était une course difficile, mais nous y sommes parvenus », explique Giribuola qui entre ensuite encore un peu plus dans le détail : « je pense qu’Enea s’est beaucoup amélioré depuis le début de l’année. Il travaille sur lui-même. Il reste calme et analyse la situation et la configuration. Il a fait un pas, ce qui est très agréable. Andrea a été plus analytique ».
Alberto Giribuola : « Dovi pensait trop, Enea s’appuie davantage sur ses sentiments«
Nous y voilà… « Parfois, Dovi pensait trop et pensait vraiment à tous les aspects. Enea s’appuie davantage sur ses sentiments. Il peut décrire exactement ce qu’il ressent à chaque tour. Avec cela, je peux comprendre ce qui est nécessaire et ce que nous devons faire ».
Le chef mécanicien termine sur une autre comparaison, plus politiquement sensible, puisqu’il s’agit de mettre face à face la GP21 et la GP22, cette dernière, bien que de dernier cri, n’arrivant toujours pas à prendre l’ascendant sur son ainée. A moins que ce soit à cause d’Enea Bastianini… Avec l’ancienne GP21, Bastianini a 30 points au championnat du monde de plus que le meilleur pilote Ducati avec une GP22. Il s’agit de Jack Miller à la septième place.
Y a-t-il réellement une grande différence entre ces deux modèles ? « Enea a une grande confiance dans la roue avant. Il utilise le pneu avant au maximum. Cela lui donne beaucoup en entrée de virage. S’il fait ça, il peut économiser le pneu arrière en sortie de virage », décrit Giribuola. « C’est la différence. Je ne pense pas que nous ayons un pire package par rapport à la 2022 ». Ducati aurait-il parier sur le mauvais Italien, signé jusqu’en 2024 ?