Chez KTM, on a récemment organisé ses troupes en intégrant un Danilo Petrucci sorti du jeu Ducati. Une main rouge avec peu d’atouts confirmés pour le moment. Seul Jack Miller est dans les effectifs 2021 avec un contrat. Pour le reste, c’est la bouteille à encre et notamment à propos d’un Andrea Dovizioso qui semble avoir du mal à se faire entendre par son employeur. Tant financièrement que techniquement, on considère à Borgo Panigale que son premier pilote doit faire avec ce qu’on lui donne. Tout en cherchant ailleurs. Un scénario à haut risque si le pilote se lasse avant que Ducati n’échafaude son plan B. Un danger qui serait même imminent selon Carlo Pernat…
KTM a rejoint ces dernières heures Yamaha, Suzuki et pratiquement Honda dans la mise en ordre de bataille de ses troupes pour l’après 2020. Si on peut comprendre qu’Aprilia a plus de mal à remplir les postes, on ne comprend pas tout à fait la politique de Ducati. Tout est encore en friche pour le protagoniste qui a été vice-champion du monde pilotes ces trois dernières années. Et malgré la sérénité de façade, on ne perçoit pas vraiment de la concorde entre les parties en négociations. On rencontrerait même un point de divergence.
Le chroniqueur, manager, et ancien directeur Carlo Pernat a de nouveau évalué cette conjoncture étonnante dans un entretien à Radio 24. L’Italien n’y va pas par quatre chemins : « j’ai lu que Ducati avait une grande confiance en Dovizioso, mais en fait ce n’est pas le cas ». Il commence fort, mais il argumente aussi : « j’ai vu Ducati chercher Pol Espargarò en mai, signer avec Jack Miller, demander Fabio Quartararo, faire une offre à Maverick Vinales et à Marc Marquez, même s’ils savaient que cela ne passerait pas. À ce stade, je pense qu’il n’y a pas cette confiance inconditionnelle qui doit être accordée à un pilote ».
« Dall’Igna a un discours d’ouverture envers Jorge Lorenzo »
« Il est clair que ces derniers temps, les relations entre Ducati et surtout Dovizioso-Dall’Igna ne sont pas les meilleures, mais cela se produit dans les meilleures familles ». Une notion de famille qu’il utilise aussi pour illustrer le cas Jorge Lorenzo : « dans un conte de fées idéal, Gigi Dall’Igna est le père et Lorenzo est le fils, car ils ont toujours été très proches. Les déclarations de Dall’Igna ne ferment pas les portes, Le discours de Dall’Igna est : « Lorenzo, regarde-toi dans le miroir, regarde les raisons que tu as. Vous considérez-vous comme un pilote ? Si oui, nous pouvons parler ». À mon avis, c’est une ouverture, car si je veux Dovizioso je dis : « Non, je ferai tout pour l’avoir » « .
Une approche d’autant plus à méditer que de l’autre côté, il semble que le manque de considération soit patent : « Dall’Igna parle également de discours économique dans ses déclarations. Je comprends, mais avec Miller qu’il a signé, d’autres pilotes ont été recherchés. Dovi, me semble-t-il, a même été mis dans la file d’attente, comme s’il était évident qu’il pouvait accepter une réduction de salaire de 50% ou 40% ». Entre Ducati et Dovizioso, rien n’est décidément simple au point que les deux parties attendraient les premières courses 2020 avant de se déterminer…