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On vous en a déjà parlé, Dorna souhaite introduire progressivement la radio en MotoGP afin de l’améliorer continuellement et de minimiser les risques. Le promoteur du championnat mise sur une première phase axée sur la sécurité, avant d’envisager une communication bidirectionnelle et une intégration de la radio des stands. Mais comme on va le voir, l’introduction de la radio en MotoGP est une question complexe qui suscite de vives réactions. Si les avantages en termes de sécurité et d’information sont indéniables, les risques de distraction et de complexification du règlement ne doivent pas être sous-estimés. Il sera intéressant de suivre l’évolution de ce dossier et de voir comment Dorna parviendra à concilier les différents points de vue que voici…

À partir de 2025, Dorna prévoit de révolutionner le MotoGP en introduisant progressivement un système de communication radio entre les pilotes et la direction de course. Si l’idée enthousiasme certains pilotes comme Aleix Espargaró, d’autres, à l’image de Francesco Bagnaia, s’y opposent catégoriquement.

Lors des derniers essais à Misano, Dorna a confirmé ses plans pour la mise en place d’un système radio. À partir de 2025, cette technologie sera d’abord limitée à des messages de sécurité envoyés par la direction de course. En 2026, la communication pourrait devenir bidirectionnelle, permettant aux pilotes de répondre. Une troisième étape, encore à l’étude, pourrait introduire une communication directe entre les stands et les pilotes, similaire à la Formule 1.

Pour Aleix Espargaró, la radio est une nécessité : « cela fait trois ans que je teste ce système. Je suis même l’un de ceux qui ont poussé Dorna à l’adopter. Nous devons simplement nous habituer à cette nouvelle technologie. Dès qu’elle sera prête, je suis sûr qu’elle apportera une réelle amélioration. » S’il reconnaît que parler en plein virage est difficile sur certains circuits comme Misano, il pense qu’elle serait très utile sur des tracés comme Sepang avec de longues lignes droites.

Fabio Quartararo soutient également le projet, tout en soulignant que des ajustements sont encore nécessaires : « c’est une bonne idée. Nous faisons des progrès constants, mais le bruit des motos complique encore l’audition des messages. Il faudra travailler sur le volume. »

Pedro Acosta : « bien sûr qu’Aleix Espargaró est pour la radio, il prend bientôt sa retraite ! »

À l’opposé, Francesco Bagnaia critique vivement le projet : « je l’ai testé, et c’est inconfortable. Appuyer sur un bouton pendant 40 minutes ? Cela n’a aucun sens. Nous avons déjà le tableau de bord et les panneaux des stands, pourquoi ajouter une distraction supplémentaire ? » Le double champion du monde en titre va jusqu’à comparer son opposition à celle de Michael Jordan, qui recevait des pénalités pour avoir porté des chaussures interdites : « je vais sûrement recevoir des ‘pénalités Jordan’ parce que je ne veux pas utiliser ce système. »

Le rookie Pedro Acosta partage le scepticisme de Bagnaia : « notre tête bouge en permanence en course. Je pense que c’est trop risqué de jouer avec ça. » Il n’hésite pas à tacler son collègue Espargaró, grand défenseur du système : « bien sûr, il veut l’introduire, il prend bientôt sa retraite ! »

Maverick Viñales, coéquipier d’Espargaró chez Aprilia, voit quant à lui un bénéfice majeur en termes de sécurité : « si quelqu’un tombe derrière une bosse, comme à Portimao, un message radio avertissant de la présence d’un pilote sur la piste pourrait éviter des accidents graves. »

Marc Marquez, après sa victoire à Misano, est resté prudent sur la question : « en course, c’est toujours au pilote de décider. Dans des conditions changeantes, seul celui qui est sur la piste peut juger de la situation. Mais pour des informations comme le moment où la piste s’assèche, une communication avec l’équipe pourrait être utile. »

En résumé, l’introduction de la communication radio dans le MotoGP suscite un vif débat. Entre les partisans qui y voient une avancée technologique et les détracteurs qui redoutent une distraction de plus, il reste à voir si Dorna parviendra à convaincre tous les pilotes d’ici 2025.