Il s’appelle Xavier Mir et il est celui qui redonne des couleurs aux pilotes lessivés. Il est un docteur incontournable en Grand Prix. Il n’a rien à voir avec Joan qui fera sa première saison MotoGP en tant qu’officiel Suzuki. Il a parlé un peu de son métier, révélant ainsi son immense implication. Beaucoup de pilotes ont connu son bistouri. Dont le dernier est un certain Marc Marquez. Dont l’intervention à l’épaule a été l’une des plus délicate pour cette sommité de la chirurgie…
C’est dire s’il ne faut pas prendre la situation du désormais quintuple titré à la légère. Dans un entretien à InSella, le docteur Xavier Mir révèle : « selon les statistiques, à ce jour, j’ai traité 22 des 25 pilotes présents sur la grille. Tous les Espagnols et certains Italiens sont passés par moi, comme Iannone, Petrucci et Dovizioso. L’opération la plus compliquée pour un pilote a été celle faite à Marc Marquez ».
A son sujet, il précise néanmoins : « il a un processus de réhabilitation de six semaines devant lui, mais je lui ai rendu visite et il travaille très bien. Il a déjà entrepris une rééducation plus intense que ce à quoi je m’attendais et il le fait avec l’attention nécessaire. Certes, il sera présent à l’essai de Sepang, en février, bien que l’on ne puisse pas dire que ce sera à 100% ».
Le cas Marquez lui permet aussi de donner un avis plus général sur ces véritables héros : « ce qui m’impressionne c’est leur état d’esprit. Ils sont le courage personnifié. Ils souffrent énormément et atteignent souvent la limite. Les voir revenir sur la piste si vite après une blessure semble presque irréel ».
Cependant, ils ne sont pas non plus traités comme le commun des mortels. Et ils font avancer à eux-seuls la médecine ! « Je dis toujours que les pilotes sont des patients idéaux. Ils sont jeunes, ils sont en bonne santé, ils ont une musculature importante et, par-dessus tout, ils ont un grand désir de traitement et, par conséquent, ils sont rapides dans la récupération. Les gens comparent généralement leur guérison à celle d’une personne normale, mais c’est impossible. La force mentale du sportif professionnel fait la différence ».
« De plus, de nouvelles techniques chirurgicales moins agressives et plus précises accélèrent le processus. Par exemple, nous pensons au fonctionnement de la clavicule qui a une forme incurvée. Nous avons aujourd’hui 28 types de plaques différentes qui peuvent s’adapter à différents types d’os. Cela permet à la plaie de guérir plus rapidement ». Il poursuit : « nous développons une technique moderne, celle de l’arthroscopie, avec laquelle, à travers une petite caméra, la plaie est vue et traitée de l’intérieur de façon peu invasive. Nous l’avons utilisé, pour traiter l’épaule de Marquez, qui nécessitait deux types d’interventions différentes. Une opération ouverte, au cours de laquelle nous avons placé un fragment osseux pour empêcher l’épaule de sortir à l’avenir et une autre en arthroscopie pour réparer les ligaments ».
On rappellera qu’après la mort de Marco Simoncelli, Dorna, FIM et IRTA ont proposé de créer une équipe médicale présente sur tous les circuits. Le docteur Mir travaille dans cette équipe avec le Dr. Angel Charter et, à Barcelone, à l’hôpital universitaire de Dexeus. L’ensemble travaille aussi en collaboration étroite avec la clinique mobile du Docteur Zasa.