En MotoGP, le temps ne s’arrête jamais. Il file même tellement vite que le paddock qui y a ses bases a défini son propre espace-temps. Ainsi, l’année 2021 est à peine finie que 2022 semble déjà être une péripétie puisque les plans pour 2023 se finalisent déjà. Un expert sur la question, Ricard Jové, qui s’est occupé de Maverick Viñales, révèle ainsi que la prochaine campagne débutera avec des équipes conscientes qu’elles rouleront avec des pilotes qui les quitteront au terme de l’exercice. Il faudra suivre ça de près dans une course au titre qui s’annonce donc pour le moins singulière…
Ricard Jové s’est lâché sur la toile dans un fil twitter que Todocircuito a mis en exergue. L’homme est au carrefour des rumeurs et autres discussions qui ont cours dans le paddock, et avec les éléments qu’il a déjà en sa possession, il s’est forgé cette conviction : « les mouvements pour les recrutements en vue de 2023 ont déjà commencé dans certains cas, et ils se feront bientôt pour la plupart d’entre eux ». Il identifie même les zones où les choses devraient rapidement bouger : « il ne faut pas trop réfléchir : les pilotes Suzuki, KTM et Yamaha sont ceux qui ont le plus de doutes sur leur mécanique et qui vont commencer à secouer le marché ».
De là arrive cette conclusion saisissante : « il est possible que certains pilotes et certaines équipes indiquent clairement avant le début de la saison qu’ils porteront d’autres couleurs en 2023, même si la signature reste privée et loin des projecteurs ». Des changements sont donc à prévoir dans le paddock du championnat du monde…
Pour le moment, rien d’officiel n’a été annoncé par aucune équipe, mais les négociations derrière les stands sont déjà en cours dans de nombreux cas, selon diverses sources, et les équipes pourraient donc même commencer l’année avec un pilote dont elles savent qu’il ne poursuivra pas avec elles. Une situation que Jové condamne en des termes qui ne souffrent pas l’ambiguïté : « c’est irrespectueux et même contraire à l’éthique pour un pilote de commencer l’année en sachant qu’il va changer de marque ». Et il pose cette question : « est-il vraiment logique qu’il n’y ait pas de fenêtre de temps pour ouvrir le marché des transferts ? Ne devrions-nous pas attendre au moins la moitié de la saison pour évaluer et commencer à signer ? ».
Un nouveau type de contrat s’impose en MotoGP avec la crise sanitaire
Une interrogation qu’a déjà soumis un certain Valentino Rossi lorsqu’il était encore en activité, évoquant même comme base de réflexion la période du « mercato » dans le football. Cela étant dit, Ricard Jové précise aussi que la teneur des négociations a aussi changé, sous l’impulsion des incertitudes nées de la crise sanitaire. Ainsi, les émoluments garantis à l’année passent de mœurs pour être remplacés par un fixe décent qui serait ensuite valorisé par des primes au résultat…
Ainsi, l’aventure Jorge Lorenzo chez Ducati appartiendrait à l’histoire tandis que Marc Márquez avec son contrat de 4 ans pour 50 millions d’euros, à 12,5 millions par saison, fermerait le type d’accord symbole du monde d’avant. A présent, on parle un autre langage et c’est Jack Miller qui a lancé la nouvelle donne en acceptant un salaire de base en dessous du million d’euro pour garantir son bail chez Ducati. « Miller a commis un sacrilège en acceptant un salaire à moins de sept chiffres », signale même Jové qui rappelle néanmoins que Dovizioso a vécu sous le même régime chez Ducati lors des saisons 2017, 2018 et 2019. Trois années où il a remporté douze victoires, ce qui a coûté à Ducati plus que prévu…
En opinión de algunos pilotos, Jack Miller cometió un sacrilegio cuando aceptó una ficha inferior a los siete dígitos para fichar por Ducati oficial por 2 temporadas. Eso y por supuesto, la persistencia de la pandemia, ha cambiado a la baja las cifras de fichajes para el futuro+
— Ricard Jové (@RicardJove) December 11, 2021