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Après un shakedown en tout début de semaine, qui a permis de déverminer les machines qui évolueront dans la catégorie reine cette saison, le MotoGP aborde ce weekend les premiers essais officiels de la saison 2022, toujours sur le circuit de Sepang en Malaisie.

A la veille de ces premiers essais officiels, nous sommes allés écouter les propos de Massimo Meregalli via un logiciel de téléconférence. Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles du directeur de l’équipe officielle Yamaha sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.


Massimo, il y a une vidéo qui circule au sujet de Casey Stoner et de sa santé mentale lorsqu’il évoluait en MotoGP, alors qu’il faisait partie des meilleurs pilotes au monde. Au niveau du management, comment gérez-vous la pression de vos pilotes ? Est-ce que c’est quelque chose dont vous prenez soin, surtout avec une saison aussi longue que celle qui s’annonce avec 21 courses au programme ?

« Je pense qu’il y a plein de choses qui permettent de rester bien en forme, telles que l’ambiance dans l’équipe. L’an dernier nous avons fait en ce sens un bon pas en avant dans le garage, car les nouvelles personnes qui avaient alors rejoint l’équipe s’étaient intégrées dans l’équipe sitôt les premiers essais terminés. Il y avait eu beaucoup de solidarité, et cela permet de retirer beaucoup de pression des épaules des uns et des autres, car vous pouvez vous rendre sur votre lieu de travail en sachant qu’il y a une bonne atmosphère : on s’amuse dès qu’on veut, et on redevient sérieux dès que cela est nécessaire.
Une saison avec 21 courses, c’est effectivement très long, mais fort heureusement nous avons aussi eu une longue pause hivernale. L’un des paramètres qui entre également en jeu ce sont bien sûr les résultats, car lorsque ces derniers sont bons il est évident que vous appréciez bien plus ce que vous faites. C’est ce qui s’est passé l’année dernière, où nous avons eu de bons résultats mais également de nouvelles personnes qui sont arrivées au sein de l’équipe, ce qui a insufflé un vent d’air frais. »

 

 

On sait que l’un des problèmes fondamentaux de la Yamaha réside dans le manque de vitesse de pointe. Peut-on considérer qu’il s’agit là de l’une des pré saisons les plus délicates pour vous sachant qu’il vous faut impérativement vous améliorer sur ce point si vous voulez pouvoir vous battre cette année avec les Ducati ?

« C’est un domaine sur lequel nous travaillons beaucoup. Pour améliorer la vitesse de pointe en fin de ligne droite, nous travaillons certes sur le moteur mais également sur l’aérodynamique. Nous essayons de progresser au niveau de l’accélération, du grip, etc. L’an dernier nous avons été capables de remporter des courses sur les circuits les plus rapides : nous nous sommes par exemple imposés par deux fois au Qatar, puis au Mugello, et nous nous sommes battus pour la victoire en Catalogne avant que Fabio ne rencontre des problèmes [la combinaison de Quartararo était restée ouverte dans les derniers tours de course, forçant le Français à ralentir, ndlr].
La vitesse de pointe est quelque chose d’important, mais cela ne fait pas tout. Nous n’avons pas l’intention de faire notre révolution, nous allons plus simplement procéder à de petites améliorations sur l’existant, car nous avons vu par le passé qu’un pas dans la mauvaise direction au niveau du développement, aussi petit soit-il, pouvait causer de gros problèmes. Nous y allons donc étape par étape, sans faire de grosse révolution. »

« Un pas dans la mauvaise direction au niveau du développement peut causer de gros problèmes »

Lors de la présentation Yamaha (qui a eu lieu vendredi dernier), vous avez expliqué que les essais qui allaient vraiment compter étaient ceux se déroulant à Mandalika [qui se tiendront le weekend prochain, du 11 au 13 février, ndlr]. Comment préparez-vous ce premier roulage en Indonésie ? Avez-vous discuté avec le personnel de l’équipe Yamaha présente en Superbike pour obtenir quelques conseils au sujet de ce nouveau circuit ?

« Nous recevons beaucoup d’informations de la part de la Direction de course, et effectivement de la part de notre équipe présente en Superbike. Cela nous permet d’avoir une bonne base sur laquelle travailler. Nous allons avoir beaucoup de travail à accomplir lors de ces trois journées d’essais, et nous espérons que la météo sera suffisamment bonne pour que nous puissions récolter un maximum d’informations. Je dis cela car les premières prévisions météo indiquent de la pluie tous les jours. Nous croisons donc les doigts car le GP d’Indonésie aura lieu en tout début de calendrier, et ces essais seront donc cruciaux dans cette perspective. C’est un processus d’apprentissage continu, et le fait de rouler sur un nouveau circuit représente un défi d’autant plus important. »

 

 

Qu’attendez-vous de Franco Morbidelli cette saison ?

« J’attends de Franco qu’il prenne sa revanche, car l’an dernier il lui est arrivé trop de coups durs. Il a été blessé et s’est fait opérer, avant de changer d’équipe et d’arriver au sein de la structure officielle. Il est remonté sur la moto trop tôt, et cela ne l’a pas aidé au niveau de sa récupération. Bien sûr il a pu s’habituer à la moto d’usine et à sa nouvelle équipe lors des dernières manches, mais je suis très curieux de voir quel va être son niveau de performance lorsqu’il va pouvoir évoluer avec toutes ses capacités. »

« J’attends de Franco Morbidelli qu’il prenne sa revanche »

Dans quelle mesure le renouvellement des contrats va-t-il jouer sur l’atmosphère qui règne au sein de l’équipe ?

« Nous sommes en contact avec le management de Fabio, et nous allons essayer de régler cela le plus rapidement possible. C’est notre priorité, et nous sommes confiants dans le fait que les choses vont aller dans la bonne direction. »

Pensez-vous que la relation entre Fabio Quartararo et Franco Morbidelli va rester la même que celle qui était la leur lorsqu’ils étaient tous les deux chez Petronas Yamaha SRT ?

« Je ne pense pas que ce sera différent. J’espère qu’ils vont se pousser l’un l’autre dans leurs retranchements et ainsi progresser. Les deux ont un style de pilotage relativement similaire. Dès que nous introduisons un nouvel élément sur la moto, nous nous disons que celui-ci conviendra parfaitement aux deux pilotes. C’est aussi une facilité au niveau du développement de la moto car nous pouvons alors nous concentrer sur une seule direction technique. »

 

 

Vos deux pilotes actuels proviennent de l’équipe satellite. Le patron de l’équipe Yamaha RNF, Razlan Razali, a expliqué qu’il souhaitait vraiment que sa structure soit une sorte de pépinière de jeunes pilotes pour l’équipe officielle. Est-ce que c’est ce que vous attendez de cette équipe également ?

« Oui, bien sûr. Cette année fait un peu figure d’exception, car nous pouvons compter sur l’expérience d’Andrea Dovizioso. C’est très important car il provient d’un autre constructeur [Dovizioso a piloté pour Ducati jusqu’en 2020, ndlr], et cela va nous aider à améliorer notre moto. J’espère donc qu’il va pouvoir obtenir de bons résultats sur une base régulière. Pendant ce temps, Darryn Binder va devoir s’acclimater, ce qui pourrait prendre du temps car sauter directement du Moto3 au MotoGP n’est pas quelque chose de facile. »

Qu’attendez-vous de Fabio Quartararo cette saison ? Pensez-vous qu’il va encore gagner en maturité et faire évoluer son approche des weekends de course ?

« Fabio a déjà fait un grand pas en avant l’an dernier : il avait su gérer la pression de très bonne manière, et il savait ce qu’il voulait. Selon moi il n’a qu’un objectif en tête : reproduire son résultat de l’an passé. L’idée est qu’avec Franco Morbidelli nous puissions remporter les deux titres qui nous ont fait défaut l’an passé, à savoir ceux des équipes et des constructeurs. Nous voulons faire mieux que l’an passé, même si nous savons que cela ne sera pas facile. Nous aimerions en effet assurer la triple couronne. »

 

 

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