Chance et malchance semblent être le lot de Franco Morbidelli en cette période intermédiaire du championnat du monde MotoGP, car si le pilote italien a réussi à s’accaparer une Ducati Desmosedici GP24 ultra-compétitive après un passage très décevant chez Yamaha, il s’est blessé lors d’un entraînement privé au guidon d’une Ducati Panigale V4S à Portimão fin janvier.
Loin de s’être relevé avec une banale fracture, aussi handicapante soit-elle, le numéro 21 est resté inconscient sur la piste avant d’être secouru par les frères Marquez puis hospitalisé pendant deux jours. Là, un caillot de sang a été découvert, ce qui a contraint Franco Morbidelli à devoir renoncer à tous les tests de pré-saison, aussi bien à Sepang qu’à Losail, pour espérer pouvoir s’aligner au premier Grand Prix de la saison, la semaine prochaine au Qatar.
Le sujet a évidemment été abordé après la présentation de sa Desmosedici GP24 à Bahreïn mercredi, quand il a répondu aux questions des journalistes spécialisés en vidéo-conférence.
Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles sans la moindre mise en forme.
Cela fait plaisir de vous voir en bonne forme, mais
quelle sera l’approche pour la semaine prochaine ?
« Il va être important d’avoir la bonne approche, et la
bonne approche est de ne pas trop regarder ce que font les
meilleurs et combien l’écart il va peut-être y avoir, parce que je
sais que j’ai du terrain à rattraper, donc c’est sûr que le
rattraper dans une course, c’est une chose délicate. Mais c’est ce
que nous allons essayer de faire, et c’est ce que nous allons
devoir faire, et c’est ce que nous allons essayer de faire de la
meilleure façon. »
Il est rare de voir des coureurs blessés venir sur la
piste, travailler sur la moto à distance sans rouler : qu’avez-vous
appris pendant ces quelques jours au Qatar ? Qu’avez-vous vu ?
Quelles sont vos attentes après ce que vous avez vu au Qatar
?
« Eh bien, j’ai appris qu’il valait mieux rouler sur la
moto que de rester là à regarder les autres rouler. Mais comme je
l’ai dit, en tant que blessé, c’est l’une des meilleures chances
que j’ai eues. Je veux dire, de toute façon, j’étais blessé, mais
j’ai eu la chance de rester en bord de piste, de rester avec
l’équipe, de parler avec mon équipe et d’avoir ce temps que j’ai
manqué sur la piste. Mais quoi qu’il en soit, j’ai essayé de
récupérer en étant déjà là et en parlant avec mon équipe et en
restant là et en partageant de l’énergie avec eux. Donc je suis
blessé, j’ai été blessé, et je ne veux pas dire que c’est l’une des
meilleures façons d’être blessé, mais la situation s’est plutôt
bien passée en tant que blessé. »
Avez-vous vérifié les données des autres pilotes Ducati
ou cela n’a pas de sens ?
« Oui, bien sûr. Je veux dire que j’ai déjà essayé à
Valence, j’ai vérifié les données des autres pilotes, mais aussi au
Qatar et j’ai aussi vérifié quelques données de Sepang.
Ce sera un point clé pour comprendre et essayer d’être aussi
rapide que possible, vous savez. J’ai l’intention d’être très
rapide et je fais face à une certaine adversité en ce moment. Mais
je fais tout ce qu’il faut pour revenir et revenir le plus vite
possible. Je vérifie donc les données des autres pilotes Ducati, en
particulier ceux qui roulent très vite. Mais je dois dire que tous
les pilotes Ducati roulent très vite. »
Et en regardant ces données, savez-vous qui roule avec
votre style ou pas ?
« Cela dépend. Le style très rapide, c’est celui que Pecco
et Jorge ont aujourd’hui. Mais le style avec lequel j’ai gagné est
un peu différent et peut encore être efficace. Et je pense que
Diggia est capable d’exprimer cette vitesse et cette fluidité dans
les virages. Mais comme je l’ai dit, le style pour gagner est pour
l’instant celui de Pecco et Jorge. »
C’est peut-être une question difficile parce que vous ne
le savez pas vraiment, mais c’est une saison terrible d’avoir une
pré-saison comme celle-ci à cause du nouveau format: vous n’aurez
qu’un seul entraînement et la compétition commencera immédiatement.
Pensez-vous pouvoir combler ce déficit d’expérience à un moment
donné de la saison, car je pense que certains diront qu’il est
presque impossible de le faire dans le contexte actuel du MotoGP?
Allez-vous devoir sacrifier un ou deux week-ends pour ne faire que
des essais ?
« Eh bien, en partant du principe que rien n’est
impossible, je ne fais aucun plan, aucune attente claire sur le
fait que je vais rattraper complètement mon retard ou quand je vais
le rattraper suffisamment pour me battre pour les positions pour
lesquelles je veux me battre. Je ne planifie donc rien de tout
cela, je planifie simplement l’étape suivante. »
Comment va le genou ? Cette blessure a-t-elle affecté le
genou ?
« Non, non, non. Le genou va bien. Je vous remercie. Le
genou va bien. Il s’agit d’une blessure différente et elle va bien
aussi. Je pense que c’est une blessure qu’il faut respecter, et il
faut prendre son temps et respecter ce que disent les médecins,
parce que c’est une blessure qu’il faut respecter. Mais en fait, je
veux dire, c’est une blessure qui n’est presque pas ressentie comme
une blessure, parce que physiquement je suis plutôt bien. OK, nous
respectons cette blessure également au niveau de l’entraînement et
nous ne nous entraînons pas autant que quand je suis en pleine
forme, mais je pense que nous faisons le maximum à ce sujet avec
les médecins, avec Carlo, nous faisons le meilleur travail possible
pour respecter cette blessure. »