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Ce jeudi 27 janvier 2022 a eu lieu la présentation officielle des équipes MotoGP Red Bull KTM Factory Racing et Tech3 KTM Factory Racing qui alignent respectivement Brad Binder, Miguel Oliveira, Raúl Fernández et Remy Gardner sur des KTM RC16.

Brad Binder aborde cette année sa troisième saison en MotoGP. Après une campagne 2021 plus délicate que prévue, ce en dépit d’une victoire surprise en Autriche au terme d’un pari très osé (celui de rester en pneus slicks lors des quatre derniers tours de course alors que la pluie commençait à s’abattre sur le Red Bull Ring), le pilote Sud-Africain va en effet tenter de progresser sur sa pointe de vitesse en début de weekend, et notamment lors des qualifications.

En effet, le numéro 33 s’est très souvent retrouvé contraint l’an dernier d’effectuer de folles remontées pour effacer un positionnement loin d’être flatteur sur la grille. Un domaine sur lequel il devrait travailler dès les premiers essais officiels 2022, la semaine prochaine à Sepang.

 


 

Brad, KTM connaît cette saison un important changement dans son organigramme avec l’arrivée de Francesco Guidotti (en provenance de Pramac) au poste de team manager. Comment pensez-vous que cela va influer sur votre saison ?

« Je dois dire que Francesco est vraiment un gars super, et j’ai déjà eu l’occasion de le rencontrer en Autriche. Je suis sûr qu’il va apporter une forte plus-value à notre équipe, cela me rend impatient que la saison commence. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il nous rejoigne, mais au final je suis très content que ce soit le cas. »

L’an dernier a été difficile pour KTM. Quel va être votre principal axe d’amélioration lors des premiers essais à Sepang la semaine prochaine ?

« Au niveau de la moto, j’aimerais bénéficier d’un peu plus de traction, et de moins patiner à l’accélération. A l’inverse, je pense que nous pouvons également progresser dans les phases de freinage. »

Et de votre côté, quel va être votre principal axe de progression personnel ?

« C’est toujours une bonne chose de prendre un peu de recul durant l’intersaison, car cela permet de faire le point et de déterminer ce qu’il faut améliorer, en particulier au niveau du style de pilotage me concernant. Il faut que je parvienne à avoir des trajectoires encore plus serrées dans les virages. »

Revenons à l’arrivée de Francesco Guidotti : pensez-vous que KTM avait vraiment besoin d’une modification de son management ?

« Je suis juste un pilote, et KTM fait tout son possible pour nous fournir le meilleur package possible. Nous allons avoir une équipe très puissante cette année, et ça me rend impatient de débuter la saison. »

 

Vous êtes considéré comme un « pilote du dimanche ». Non pas un amateur, loin de là, mais comme un pilote qui performe davantage lors des courses que lors des qualifications. Est-ce quelque chose sur quoi vous allez travailler également ?

« Si je compare la première et la seconde partie de saison l’an dernier, je peux déjà constater une légère amélioration, notamment le samedi. Le vendredi reste quant à lui effectivement très perfectible. Mais plus je passe de temps sur ma moto, plus je deviens rapide, et j’espère donc que ma troisième saison en MotoGP me verra encore davantage progresser. C’est vrai que parfois j’ai l’impression de prendre plus de temps que je le souhaite pour atteindre ma vitesse. Mais le fait est qu’être meilleur le vendredi et le samedi devrait me permettre de me situer en meilleure position pour défendre mes chances le dimanche. Cela rendra ma vie plus facile en course, c’est indéniable. »

« Être meilleur le vendredi et le samedi devrait me permettre de me situer en meilleure position pour défendre mes chances le dimanche »

 

Pour continuer à progresser cette saison, est-ce davantage à vous ou à KTM de progresser ?

« C’est une question difficile ! En tant que pilote vous avez toujours plein de paramètres pouvant vous permettre de progresser. Notre principale difficulté l’an dernier, c’était de ne pas être suffisamment rapide entre deux virages. J’avais des difficultés à l’accélération en raison des bas rapports, non pas que nous manquions de puissance à ce niveau, mais nous n’avions pas suffisamment de grip. Mais le problème est quand vous vous retrouvez à basse vitesse avec beaucoup de couple, et que vous n’arrivez pas à bien transmettre la puissance au sol. Nous ne parlons pas là de gros gains de temps, mais de petits détails qui puissent nous permettre d’aller plus vite dans trois ou quatre virages sur un circuit donné, et qui au final nous permettent d’aller bien plus vite. »

Avec du recul, à quel point votre victoire l’an passé en Autriche a-t-elle été importante ?

« Étant donné que ce fut ma seule et unique victoire de la saison, je dirais que celle-ci a été très importante pour moi ! C’était un rêve de gagner sur les terres de KTM. C’est une sensation que je ne peux même pas expliquer. Je suis très content d’avoir obtenu ce résultat, même si je n’aurais pas été contre en remporter quelques-unes de plus. Ce que j’aimerais cette année, c’est de progresser et de pouvoir me battre pour le podium sur une base régulière, mais aussi pour la victoire. »

« C’était un rêve de gagner sur les terres de KTM »

 

2021 a vu l’arrivée chez KTM de l’ingénieur Fabiano Sterlacchini, en provenance de Ducati. Comment s’est passé votre premier contact avec lui ?

« Fabiano est vraiment un bon gars, c’est vraiment génial de l’avoir dans l’équipe car c’est une personne très calme qui analyse beaucoup les choses. Je pense que depuis la fin de la saison dernière il a beaucoup observé ce qui se passait chez KTM, et cette année je le crois en mesure d’être davantage impliqué pour pouvoir nous fournir de nouvelles idées. Il y a beaucoup de choses excitantes qui se passent en coulisse. Il a vraiment quelque chose de spéciale, c’est-à-dire qu’il parvient assez facilement à déterminer quels sont nos faiblesses ou nos points forts. Il parvient à identifier les domaines clés de sorte qu’on puisse s’améliorer. »

 

Votre frère Darryn va débuter en MotoGP cette saison. De quoi le croyez-vous capable cette année ?

« Je pense que Darryn va vivre un moment très excitant. Mon frère a passé beaucoup de temps sur une superbike afin de se préparer pour cette année. Les choses se présentent bien. C’est un sacré défi de sauter directement du Moto3 au MotoGP, mais je le crois capable d’éluder cela pour assurer. Il faut juste qu’il se donne du temps pour apprendre, car piloter une motogp n’est pas une mince affaire, vous vous retrouvez avec une véritable arme entre les mains ! »

Vous avez expliqué que vous souhaitiez progresser dans les phases de freinage. Pouvez-vous nous en dire plus ?

« Je pense que nous avons déjà progressé, notamment pour rendre le frein moteur plus propre et la moto plus stable dans les zones de freinage, mais ce n’est pas cela qui va réellement nous rendre plus rapide au bout du compte. »

L’an dernier, vous avez dû vous battre avec une machine très sensible aux conditions de course, notamment de pression et de température, ce qui vous a été préjudiciable lors de la première partie de saison quand vous ne pouviez pas utiliser le pneu dur. Est-ce que c’est quelque chose qui a été résolu lors de la seconde partie de la saison avec l’introduction d’un nouveau châssis, ou bien devez-vous encore travailler là-dessus ?

« Ce qui est clair, c’est que dès que nous pouvons chausser le pneu dur à l’avant, tous nos problèmes disparaissent car nous pouvons freiner aussi fort que nous le souhaitons, ce qui n’est pas le cas avec le pneu tendre. Ce fut en effet quelque chose de difficile à gérer pour nous l’an dernier, mais au fil des courses nous sommes parvenus à nous en sortir. Après, il est clair qu’il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Mais la saison va être longue et nous allons pouvoir pointer du doigt les domaines dans lesquels nous devons progresser, et cela va rendre les choses plus faciles. Dès que les essais auront commencé, nous allons suivre notre programme de sorte de régler tous ces problèmes le plus vite possible. »

 

Qu’avez-vous pensé des performances de Danilo Petrucci lors du Dakar [l’ancien pilote MotoGP, qui a effectué sa dernière saison au sein de l’équipe KTM Tech3, a remporté une étape alors qu’il s’agissait de sa première participation sur la classique du rallye-raid] ?

« Regarder Danilo sur le Dakar fut tout simplement incroyable. Je ne sais pas si je m’attendais à ce qu’il s’en tire aussi bien, mais ce qui est sûr c’est que je savais que ce serait un gros défi. Ce n’est pas rien de passer d’un circuit à des pistes sablonneuses et pleines de rocailles. Ce fut vraiment incroyable, et je suis très content pour lui ainsi que pour l’équipe. »

En MotoGP désormais, il faut être dans le coup dès les FP1. Est-ce qu’il y a une façon de se préparer à cela ?

« Je pense que tout est une question de votre aisance et de votre niveau de confiance sur la moto. Si vous êtes à l’aise dès votre premier tour lancé, alors il est très facile d’enchaîner. Du coup, si vous gardez une base de réglages stable d’une course à l’autre, vous avez déjà une bonne petite idée de ce dont vous êtes capable, et il est dès lors plus facile d’attaquer fort d’entrée de jeu. Le problème avec l’an dernier, c’est que nous avons joué sur beaucoup de paramètres et il m’est arrivé de ne plus trop savoir où se situait la limite sur ma moto. Je pense d’ailleurs que cela fait partie des choses sur lesquelles je dois progresser cette saison : la cohérence dans les réglages tout au long des weekends de course. »

« Il m’est arrivé l’an dernier de ne plus savoir où se situait la limite sur ma moto »

 

Amazon va lancer une série sur le MotoGP, à l’instar de « Drive to survive » sur Netflix. Seriez-vous intéressé pour y participer et faire entrer les caméras dans les coulisses pour montrer comment cela se déroule lors des weekends de courses ?

« Pour être honnête, ce n’est pas franchement un truc qui me branche, car lors d’un weekend de course je préfère me concentrer exclusivement sur le pilotage de ma moto. Cela dit, j’adore regarder des documentaires sur la F1, tels que « Drive to survive », et je ne doute pas qu’une série sur le MotoGP sera tout aussi sympa à voir. »

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