Chez Ducati comme ailleurs, les grandes échéances approchent en MotoGP et la première se présentera à Sepang avec la série de tests nichée au sein des deux premières semaines de février. La belle affaire chez les rouges sera la cohabitation entre deux Italiens aux dents longues que sont Pecco Bagnaia, tenant du titre, et Enea Bastianini, qui s’affirme comme le premier à vouloir lui piquer la couronne. Pour maintenir l’harmonie, le travail du team manager Davide Tardozzi sera essentiel. Au vu de sa longue expérience, l’intéressé semble calibré pour l’enjeu, et d’autant plus lorsqu’il ressasse ses vieux souvenirs…
Davide Tardozzi est un personnage connu et reconnu au sein du staff Ducati et dans le paddock. L’ancien pilote qui a manqué de peu un titre en mondial Superbike sur Bimota, et qui a dû mettre un terme à sa carrière après une blessure qui handicape encore son bras gauche, sait ce que gérer des caractères veut dire. Fogarty, Corser, Bayliss et autres Toseland sont passés entre ses mains tandis qu’en Grand Prix, de jolis noms ont eu aussi les honneurs de la collaboration.
Cependant, Davide Tardozzi dit aussi ce qu’il pense, une posture qu’il assume lorsqu’il faut se souvenir de ces expériences. Pour la période MotoGP, il ne mache ainsi pas ses mots dans un entretien éclairant lu sur GPOne. Ainsi, lorsque l’Italien parle de Jorge Lorenzo, on découvre : « le pilote le plus difficile à gérer a été Jorge Lorenzo » lâche l’Italien de 64 ans. « J’ai mis du temps à le comprendre. Maintenant, nous sommes toujours en excellents termes, mais cela a pris du temps, aussi parce qu’à son arrivée chez Ducati, il était déjà 5 fois champion du monde. Il nous a fallu du temps pour nous comprendre ».
Davide Tardozzi : « n’allez pas croire que Dovizioso était facile à gérer«
Mais on apprend aussi que Davide Tardozzi a connu récemment les mêmes difficultés, et devinez avec qui… « Pour être honnête, il m’a fallu du temps pour bien comprendre Bagnaia, car Pecco est un garçon d’une honnêteté intellectuelle unique, mais il faut savoir quelques choses pour pouvoir lui convenir : tout le monde ne lui plaît pas. Il est tellement pointilleux sur certaines choses qu’il faut savoir ce qui le dérange. Elles sont indispensables pour ne pas se heurter dans certaines situations ».
Un état d’esprit que l’on découvre et qui pourrait influencer la cohabitation avec son nouvel équipier Enea Bastianini, à l’ambition dévorante et au talent avéré. Mais Davide Tardozzi ne voit là rien d’insurmontable car il pense avoir déjà connu le pire en deux Italiens dans le même box… « Entre Iannone et Dovizioso, c’était chaud ».
Tardozzi précise : « parfois Dovi est vraiment un imbécile… N’allez pas croire que Dovizioso était facile à gérer, le faire changer d’avis est parfois très difficile. C’est un très bon garçon, mais aussi un imbécile ». Revenant sur la situation 2023, il assure : « Bagnaia et Bastianini ont compris qu’en ce moment la collaboration est fondamentale pour les deux. De plus ils savent que nous les aiderons tous les deux de la même manière et qu’ils auront les mêmes chances de gagner ».
Le manager transalpin termine son propos avec tout de même un regret dans une carrière pourtant très bien remplie : « j’aurais aimé travailler avec Valentino Rossi, c’est quelqu’un qui vous enrichit, dans tous les sens du terme ! ».