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Davide Tardozzi

C’est un scénario auquel ne s’attendait nullement une usine Ducati passionnément servi par Davide Tardozzi dans cette saison MotoGP où tout lui semblait acquis avec les huit Desmosedici. Jamais, disait-on avant le début des hostilités, les augures n’avaient été aussi favorables pour que les couleurs rouges ajoutent enfin une étoile supplémentaire rapportée par le talentueux Casey Stoner en 2007, alors au firmament des pilotes. Au vu des premiers essais, le Champion du Monde en titre Fabio Quartararo allait être balayé d’un courant d’air dans les lignes droite au passage des missiles de Borgo Panigale. Et après neuf Grand Prix qu’avons-nous ? Une sorte de synthèse entre la cigale et la fourmi et le lièvre et la tortue…

En effet, avec ses armes, à la portée de tir moindre mais affutées et à la frappe chirurgicale avérée, c’est bien la Yamaha M1 de Fabio Quartararo qui mène au championnat. Pour Ducati c’est même le scénario du pire puisque c’est une autre moto italienne qui tient tête au Champion du monde en titre. Il s’agit d’une Aprilia, bien menée par Aleix Espargaró, qui garde le contact à 22 points tandis que la première Ducati, celle de Bastianini aux couleurs de Gresini, est à 53 longueurs. Johann Zarco avec la Pramac est à 56 points et le pilote d’usine en rouge Bagnaia, qui était le grand favori désigné, suit à 66 unités.

Au Sachsenring, pour le Grand Prix d’Allemagne, on sera exactement à la mi-temps d’une saison ramenée à 20 joutes avec le report de la Finlande. Lors des deux derniers Grands Prix, Fabio Quartararo a brisé le mental de l’armée rouge, au sens large. Enea Bastianini est convaincu que le championnat est plié sauf si le Français commet une erreur. Quant à Pecco Bagnaia, il rêve carrément de l’agilité de la Yamaha alors que jusque-là tout le monde fantasmait sur sa Ducati.

Davide Tardozzi : « 66 points à récupérer c’est beaucoup, mais pas trop« 

Le team manager Davide Tardozzi ressent ce spleen corrosif et il s’est mis en tête de le combattre. On peut lire ainsi ses propos sur mowmag qui relaie un entretien avec le Corriere dello Sport : « 66 points à récupérer c’est beaucoup, mais pas trop, on a le devoir de toujours y croire. On compte sur notre sentiment. Et nous ressentons profondément le fait de pouvoir remporter le titre mondial » dit l’Italien, qui, cependant n’est pas dupe : « en Allemagne et aux Pays-Bas, Yamaha sera le favori, en plus ce sont toujours des pistes difficiles pour nous ».

Bref, Bagnaia et consorts devront trouver quelque chose pour réduire l’écart, sinon le Français fera le vide et les dernières courses ne serviront qu’à augmenter les regrets à Borgo Panigale où l’on travaille à des solutions. La démonstration en a été faite lors du dernier test de Barcelone où un nouveau carénage a été vu. Différent de celui actuellement utilisé sur le GP22 (Bagnaia, Miller, Martin, Zarco et Marini), l’avant est plus profilé et la zone latérale est plus volumineuse : cela apporterait des avantages du point de vue du passage de l’air vers l’arrière de la moto et au-dessus du pilote.

De plus, la conception différente et plus épurée de l’avant devrait également apporter quelques améliorations lors de l’entrée dans les virages. La configuration supérieure a une plus grande concavité. La nouvelle coque n’a été mise en piste que par Bagnaia, Bastianini et Marini. Alors que Bagnaia et Bastiani l’ont emmené en piste durant toute la séance, Marini n’en a fait la promotion que dans les quatre derniers tours de la matinée, bien conscient cependant que la nouvelle coque n’arrivera que lorsqu’elle sera produite pour tout le monde…

 

 

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