La détermination de Davide Tardozzi s’illustre toujours dans le paddock MotoGP. Malgré l’erreur de Pecco Bagnaia, le rêve de championnat du monde continue.
Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto
Ducati version rouge n’a certainement pas perdu l’espoir de mettre la main sur le titre MotoGP après la chute de Pecco Bagnaia au Grand Prix de France. Le constructeur émilien quitte le circuit français avec des points positifs et se prépare pour la prochaine manche du Mugello. Il n’y a pas seulement eu la victoire d’Enea Bastianini, la troisième cette saison, et le podium de Jack Miller, le deuxième après celui du Texas. Mais le vice-champion 2021 de Turin a également confirmé qu’il avait enfin un sentiment magique avec la GP Desmosedici que même cette erreur ne peut effacer.
La tête du classement est parsemée de Ducati : Bastianini 3e à seulement 8 points de Quartararo, Miller 5e, Zarco 6e, Bagnaia 7e. Au Mans, nous n’avons pas assisté aux grandes explosions de joie de Davide Tardozzi, le team manager de Ducati Corse, qui n’a par exemple pas craqué après les splendides qualifications de samedi, car il attend des résultats plus prestigieux. « Je ressens les victoires et certaines situations d’une manière particulière, honnêtement je ne me contrôle pas beaucoup dans certaines situations. Ce n’est pas le rêve d’une vie, c’est un rêve qui se réalise, nous l’avons déjà fait. Le rêve, c’est de gagner le Championnat du monde, pas de faire une pole position et une deuxième place. »
Cela aurait pu être un weekend MotoGP inoubliable pour l’équipe d’usine sans l’erreur de Bagnaia à quelques tours de l’arrivée. Le travail en tandem effectué en Q2 a mis en lumière la belle ambiance dans la boîte des Rouges. « Il y a un respect absolu entre Jack et Pecco, grâce aussi au travail de Gigi Dall’Igna et des hommes dans les stands. Ils s’entendent depuis de nombreuses années, depuis qu’ils sont montés sur le podium ensemble au CEV, il existe une relation d’estime et de confiance de longue date » a ajouté Davide Tardozzi. « Mais ce sont des professionnels et nous verrons ce qui se passera, rien n’est décidé. Jack va très fort, il est monté sur le podium à Austin, il a été troisième pendant de nombreux tours à Jerez, il va très bien. »
Lors des qualifications, Pecco Bagnaia et Jack Miller sont sortis ensemble sur la piste et ont réalisé les premier et deuxième meilleurs temps, le pilote de l’Académie VR46 établissant également le nouveau record du circuit français. « Jack était en légère difficulté, il a demandé à sortir derrière Pecco et il n’a pas du tout objecté. La stratégie est partagée par les deux dans les stands » a conclu le team manager.
Davide Tardozzi : « quand Pecco Bagnaia se sent à l’aise et qu’il maîtrise la moto, il peut vraiment faire la différence«
L’erreur de course est un revers dans la course au titre MotoGP de Pecco, mais il est encore temps de récupérer. Le véritable rival reste Fabio Quartararo, mais l’Aprilia d’Aleix Espargarò et son compagnon de marque Enea Bastianini, qui peut compter sur le soutien maximal de la société Borgo Panigale, rejoignent le combat. Il est vrai que le Piémontais a enfin retrouvé les bonnes sensations de la finale de la saison 2021 sur la Ducati : « La confiance du pilote compte beaucoup, notamment sur la moto » a expliqué l’ingénieur électronicien Tommaso Pagano. « Quand il se sent à l’aise et qu’il maîtrise la moto, il peut vraiment faire la différence. Pecco a beaucoup grandi l’an dernier, cette année il est parti de là, même s’il y a eu quelques hésitations que nous avons réussi à reprendre après les premières courses. Déjà à Termas, il a trouvé les bonnes sensations. »
Après les essais hivernaux, Pecco Bagnaia a apporté quelques modifications à la GP22 : « La moto du Qatar à ce jour a changé par petites touches en fonction des demandes du pilote, il a cherché la stabilité et l’a retrouvée. C’est un pilote très sensible surtout dans la phase d’entrée, dans la gestion du frein avant et il arrive à faire la différence quand tout fonctionne comme il veut » a ajouté l’ingénieur.
Au freinage, il va légèrement de travers avec le pneu arrière, lâche le frein et enclenche toute l’accélération de la Ducati en sortie. « Nous avons beaucoup travaillé avec Cristian et Tommy pour pouvoir trouver un frein moteur et un réglage qui me permettraient de le faire, car généralement cette moto n’est pas née pour le faire. Cela nous a pris du temps, mais quand j’y parviens, cela me donne un gros avantage car cela me permet d’arriver déjà dans les virages. Ce n’est pas facile, mais vous pouvez faire la différence »a avoué Bagnaia.