C’est une des caractéristiques du MotoGP contemporain. Quoi donc ? Son marché des transferts. Il est à ciel ouvert et on peut y magasiner en permanence. Dernièrement, les faits ont montré que plus tôt est le mieux. Ce qui engendre des paris sur certains tout en ruinant les opportunités d’autres qui ont eu le tort de se révéler finalement sur le tard. Un jeu de funambule anxiogène pour les chefs d’écurie qui ne seraient pas contre un peu de discipline. Ainsi Davide Brivio, de chez Suzuki…
En MotoGP, le mercato c’est comme la roulette du casino. Un pari permanent plutôt qu’un choix rationnel. Ce qui amène à des décisions parfois surprenantes. Et qui touchent tout le monde ! Prenez le cas d’un Jorge Lorenzo pourtant quintuple titré : son coup de mou chez Ducati lui a montré la sortie chez les rouges et fermé les portes de Suzuki qui s’est rué sur un Joan Mir sans doute prometteur mais qui a encore tout à prouver à ce niveau. Puis il y a eu le Mugello et les deux victoires suivantes qui ont remis Por Fuera en selle. Trop tard, sauf pour Honda, aux aguets, qui a raflé la mise…
Parfois, a contrario, anticiper peut marcher. Le cas Bagnaia semble vouloir le démontrer. L’Italien a été enrôlé dès la fin de l’année 2017 par Ducati, soit bien avant sa démonstration en Moto2 en 2018 et ses premiers tours de roues prometteurs de cette intersaison chez Pramac. Ce qui réjouit Paolo Ciabatti qui a déjà dit : « nous avons trouvé un pilote prometteur pour les années à venir avec un investissement raisonnable ».
Un jeu de l’amour et du hasard que Davide Brivio, aux destinées de l’usine Suzuki en Grand Prix aimerait un peu plus cadrer. Sur Corsedimoto, il avance ses arguments : « le marché commence dès l’hiver et vous ne pouvez décider qu’en fonction des tests de la saison passée ou de l’intersaison. Je pense qu’il serait préférable de retarder ces décisions … Il y a une possibilité, mais je ne sais pas si nous voulons le faire ou non ».
Car il faudrait un consensus global afin que personne ne soit le dindon de la farce… L’idée de Brivio est de finaliser les contrats durant une période ouverte entre juillet et août qui apparaîtrait donc comme une période dédiée au mercato.
