Notre partenaire David Dumain, journaliste émérite, ancienne voix du MotoGP sur Canal+, pilote et aussi auteur comme impliqué dans l’aventure anglophone mais bien française Brough Superior a dressé son inventaire d’une saison 2022 qui n’a pas été avare en rebondissements. Voici ses cartons rouges et ses bons points, des prises de position qui feront forcément jaser…
David Dumain est un incontournable dans le paysage moto tricolore et son expertise livre toujours un éclairage particulier puisque sortant des sentiers battus. Sur FranceRacing, il a donné son sentiment sur la saison 2022 de MotoGP, des prises de position franches que l’on retrouvera ici, tous les midis, jusqu’à épuisement du stock… Pour commencer, l’ancien commentateur sur les Grands Prix sur Canal+ s’attarde sur la gestion d’un Remy Gardner, arrivé parmi l’élite auréolé de la couronne de laurier du Champion du Monde de Moto2 avant d’être reconduit à la sortie du même paddock affublé d’une couronne d’épines…
D’entrée, David Dumain donne le ton : « je vais être un peu sévère avec KTM et Tech3 ». L’ambiance mise, il attaque au cœur : « ce sont des structures qui ne laissent pas leur chance aux pilotes et ça, c’est quelque chose qui m’agace profondément. J’ai entendu des réflexions qui n’auraient pas dû se dire (« ce pilote a atteint son plafond » par exemple). Ce sont des erreurs profondes de management de ne pas laisser sa chance à quelqu’un à qui on la donne ».
David Dumain : « c’était complètement brutal et autoritariste de faire ça«
Pour bien se faire comprendre, il adopte cette métaphore : « en gros, on lui donne un bonbon puis on lui retire. C’est nul ! J’ai un avis assez dur par rapport à ces erreurs de management ». Car David Dumain n’identifie pas le cas de Remy Gardner comme un événement isolé : « je prends pour exemple la F1 où ils ont remplacé en cours de saison Pierre Gasly par Alex Albon. C’était complètement brutal et autoritariste de faire ça, et ça, c’est le fait de Red Bull. Cette gestion du management, qui est humainement ignoble, est sportivement contre-productive ».
On rappellera dans le cas d’espèce que les protagonistes en la circonstance venaient plus de la marque de Mattighofen que de la boisson qui donne des ailes, mais pour David Dumain, l’essentiel reste ceci : « ça donne des pilotes en crise de confiance et une marche en avant plus difficile. Chez Ducati, par exemple, on soutient bien plus les pilotes ».
Cependant, on se souviendra que, sans Tech3, il n’y aurait pas eu de Cal Crutchlow, de Bradley Smith, de Jonas Folger ou encore d’Iker Lecuona, la liste étant loin d’être exhaustive puisque l’on peut aussi signaler les Français Johann Zarco et Sylvain Guintoli. Enfin, Pit Beirer a commenté ainsi le cas Remy Gardner sur motorcyclesports : « c’est un regret, parce que c’est un champion du monde dans notre famille et nous n’avons pas pu le faire fonctionner. Pourquoi ? Il faudrait en discuter plus longuement, mais je suis vraiment triste que nous n’ayons pas pu rendre cette relation plus fructueuse. Nous étions très motivés pour le faire et cela n’a pas bien marché des deux côtés. Lorsque nous avons dû élaborer un plan pour l’avenir, le fait que son manager ait déclaré à la presse que les contrats KTM étaient la dernière chose qu’il souhaitait pour ses pilotes n’a pas aidé ». La suite, demain, midi…