Le parcours de Darryn Binder est à signaler dans cette saison de MotoGP qui était sa première, et, pour le moment, sa dernière. En effet, le Sud-Africain n’était que le second pilote de l’histoire à aborder l’élite directement catapulté depuis un Moto3 bien différent, humainement et techniquement. Au vu de son palmarès et des péripéties traversées dans la discipline d’entrée des Grands Prix, son arrivée avait suscité bien des inquiétudes parmi les pilotes établis. Mais finalement, de ce point de vue, tout s’est bien passé. Quant au reste, avec une Yamaha encore moins performante que les trois autres déjà atones, le pilote de 24 ans ne pouvait faire des miracles. Il a tout de même marqué des points et n’a jamais été très loin de ses illustres équipiers Andrea Dovizioso d’abord et Cal Crutchlow ensuite. Voici comment il fait son bilan 2022…
Darryn Binder est entré ans les statistiques et l’histoire comme le deuxième pilote après Jack Miller à passer du Moto3 au MotoGP. Mais alors que Miller a pu s’affirmer en classe reine parce qu’il a eu le soutien de Honda, l’aventure du frère cadet de Brad Binder s’est terminée au bout d’un an puisqu’il n’était que le projet du team privé RNF de Razlan Razali.
Il disposait qui plus est d’une ancienne spécification Yamaha. Malgré ces handicaps, Darryn Binder a terminé dans les points du Championnat du monde à trois reprises. Son meilleur résultat a été une dixième place sous la pluie indonésienne. Il a terminé 12e à Barcelone et 14e en Australie. Il n’a pas vu l’arrivée dans sept des 20 courses. Il regrette aussi 27 chutes, ce qui le met en tête de ce classement. Avec douze points marqués, il a terminé la saison à la 24e place, qui est aussi la dernière des rookies.
Sur Motorsport.total, il analyse ainsi son parcours : « j’ai tellement appris que j’en ai peut-être oublié beaucoup » commence-t-il. « Si j’avais su ce que je sais maintenant en début d’année, alors tout serait allé plus vite. Mais c’est comme ça. Piloter une grosse est un défi en soi. Je me souviens de l’Amérique. Mes bras voulaient tomber car c’est un tracé très exigeant physiquement ».
Darryn Binder : « si quelque chose ne va pas bien en Moto3, vous allez de l’avant et vous n’avez qu’à roule, pas en MotoGP«
« En course, j’étais dans un groupe avec di Giannantonio et Gardner. Au moins, j’étais là avec les débutants » ajoute-t-il. « La différence avec le Moto3 était énorme, car les prototypes MotoGP sont extrêmement complexes. Au fil de l’année, j’ai compris que l’électronique joue souvent un rôle plus important que la configuration de la moto ».
Une approche qu’il détaille ainsi : « si vous changez quelque chose dans la configuration, vous ne ressentez aucune différence si l’électronique n’est pas adaptée. J’ai dû comprendre si le problème perçu était avec la moto ou avec l’électronique. Si quelque chose ne va pas bien en Moto3, vous allez de l’avant et vous n’avez qu’à rouler. Vous n’avez pas à vous soucier de tout le reste. En MotoGP, vous devez vraiment faire attention à chaque tour et essayer de tout expliquer du mieux que vous pouvez ».
« Parfois, j’avais l’impression de me heurter à un mur. Tu es coincé, mais ensuite tu avances à petits pas. Rien ne se passe rapidement. Tout a pris beaucoup de temps. Malheureusement, nous n’avions pas beaucoup de temps » regrette celui qui fera du Moto2 en 2023. Une issue qui ne lui donne aucun regret : « non, il n’y a pas d’amertume », termine Darryn Binder. « Je suis très content de l’opportunité qui m’a été donnée. J’ai l’impression d’en avoir tiré le meilleur parti. Bien sûr, j’aurais aimé pouvoir faire mieux ».