Le prochain rendez-vous du MotoGP est dans une semaine pour un Grand Prix d’Inde qui sera révélateur de la capacité du promoteur Dorna à intégrer enfin une nouvelle contrée dans le calendrier de sa saison. Les récents échecs de la Finlande et du Kazakhstan ont récemment jeté comme une ombre à ce sujet, tandis que l’Inde est un marché essentiel à toute l’industrie de la moto. Il faut donc que la réussite soit au bout du chemin mais cela peut tout aussi bien tourner au désastre en raison de l’état du tracé de Buddh dont l’homologation n’est pas encore effective … Mais même si elle est faite par les officiels le jeudi avant la première séance d’essais, ce sont les pilotes qui décideront de la suite des événements en s’y évaluant suffisamment en sécurité ou non …
Et cette situation est nouvelle dans un paddock où l’on n’a jamais vu les pilotes aussi soudés et motivés à se faire entendre sur leur sécurité que depuis la rentrée de la trêve estivale. L’idée d’une association suit son cours avec un potentiel président appelé Sylvain Guintoli. C’est ce Grand Prix d’Inde qui pourrait porter sur les fonts baptismaux cette association en raison de ce tracé de Buddh vieillissant et qui n’a jamais été pensé pour des courses de moto. D’où des vibreurs surannés, des voies de dégagement insuffisantes et surtout un mur en béton mal placé sur le bord de la piste.
A Misano, il a été présenté aux pilotes une vidéo montrant les derniers travaux effectués sur le site. Sur crash.net, on lit ainsi les réaction des pilotes : « nous avons vu quelques vidéos. Il y a 2-3 virages où le mur est assez proche », a déclaré Alex Marquez. Une solution pourrait être de ralentir ou de modifier l’angle de certains virages en ajoutant des vibreurs sur la surface de la piste, comme cela se fait pour affiner le dernier virage du Red Bull Ring. « Ils vont mettre un vibreur comme en Autriche. En fait, je pense que ce n’est pas la meilleure solution parce que nous sommes dans le championnat du monde, comme je l’ai dit à plusieurs reprises, pas dans un championnat régional », a précisé le pilote Gresini Ducati.
Cependant … « Mais à part ça, le virage 2 est celui qui nous inquiète le plus, car les virages 2 et 3 sont assez proches du mur et ce n’est pas une solution. Nous verrons donc en arrivant sur place. Ils ont fait un très bon travail. Mais nous devons voir si cela suffit ». Puis il prévient : « si nous arrivons là-bas et que nous pouvons rouler en toute sécurité, nous sommes les premiers à vouloir courir. Mais nous devons être très clairs sur ce point : nous verrons ça en FP1 quand nous serons sur la moto ».
Inde : « avec les pilotes, nous allons en parler jeudi au Grand Prix, tous ensemble, après avoir vu la piste »
Fabio Quartararo a ajouté : « je m’y attendais, nous parlions des murs, mais sur la vidéo, cela semble tout à fait correct. La surface était vraiment sale. La bordure semble dater d’il y a 50 ans. Mais en termes de sécurité, il faut le voir en vrai. Aussi parce que si l’angle de la caméra est vraiment ouvert, peut-être que la perspective n’est pas la même et avec la vitesse. Mais je m’attendais à pire que ça ».
Aleix Espargaró y va aussi de son mot : « j’ai parlé avec quelques pilotes. Ils m’ont dit qu’ils travaillaient vraiment dur en Inde pour changer les choses. Ça a l’air mieux que ce qu’ils pensaient. Avec les pilotes, nous allons en parler jeudi au Grand Prix, tous ensemble, après avoir vu la piste. Comme je l’ai dit, je veux croire que Dorna travaille pour notre sécurité ».
Luca Marini s’est montré de son côté moins convaincu par le document présenté : « c’est comme avant. Tout est là, comme avant, et pour les autres pilotes c’est OK. Nous verrons si certains pilotes chutent et heurtent le mur s’il n’y a pas de conséquences, peut-être. Peut-être que personne ne tombera et qu’alors tout ira bien. C’est tout ».
Dans tous les cas, la vraie homologation se fera visiblement par les pilotes eux-mêmes après la FP1. Et si ces derniers ne valident pas le tracé, on se dirige droit vers un bras de fer entre eux et les officiels. En attendant, certains révisent déjà grâce à la magie du jeu vidéo …
