Danilo Petrucci se remet de son Dakar qui restera gravé dans sa mémoire, tant physiquement que moralement. Côté physique, il s’agit de panser ses plaies alors, que moralement, il s’agit de gérer une nouvelle notoriété, maintenant plus grande que lors de sa carrière en MotoGP. Petrux fait le point et s’attarde encore sur une relation avec KTM qui aura finalement été un échec commun, dont la cause semble quasiment culturelle.
Et on commencera par ce rendez-vous manqué entre le constructeur autrichien et son pilote Petrucci dont le père a pourtant travaillé pour l’usine de Mattighofen. Ce n’est pas que les deux parties se quittent fâchées, mais leur relation semble comme avoir été marquée par le sceau de l’incompréhension mutuelle. Si KTM ne pipe lot sur le sujet, il marque en revanche le sensible Petrux qui déclare : « je souffre beaucoup du manque de dialogue avec KTM, avec la marque. Je ne m’y attendais pas » analyse-t-il. « Même avant le Dakar, nous avions des problèmes avec KTM, nous ne nous comprenions pas bien. J’ai réalisé que continuer avec KTM dans le World Rally Raid n’était pas une option ».
De ce constat a germé une certitude qui sera désormais le fil rouge de la carrière de Petrucci : « pour la première fois de ma carrière, je pense que je dois d’abord penser à mon côté humain. Je veux avant tout le côté humain, vivre dans un autre endroit, vivre une expérience, m’amuser avec peu de pression, et profiter de ce que j’aime le plus, c’est-à-dire faire de la moto. J’avais donc besoin de regarder autour de moi et j’étais heureux que mes anciens patrons de Ducati aient poussé pour me récupérer ». Il ajoute : « nous n’avons pas encore de plan pour l’avenir, mais je ferai les tests à Portimao. Je suis heureux, car c’est Ducati qui m’a contacté. Ils ont tout fait pour m’avoir. C’est très satisfaisant ».
Ces tests de Portimao concernent une Panigale V4R qui sera son arme pour faire une saison en MotoAmerica. Et c’est exactement le plan qu’il lui faut dans le contexte qui lui va bien : « quand j’ai quitté l’équipe d’usine Ducati MotoGP, j’avais de bonnes relations avec Claudio Domenicali, Gigi Dall’Igna, Paolo Ciabatti et Davide Tardozzi. Ils ont poussé pour m’avoir à MotoAmerica, c’est positif ».
Danilo Petrucci veut voir du pays, et aussi retrouver le Dakar en 2023
« Le MotoAmerica est une expérience de vie », commente Petrucci sur Todocircuito. Il assure qu’il a toujours aimé le mode de vie américain. « J’ai la possibilité de vivre à l’étranger et de voyager à moto, c’est ce que j’aime le plus. J’ai toujours été amoureux de l’Amérique. J’aime le style de vie là-bas et les grands espaces ». On découvre ainsi que les États-Unis sont l’un des pays préférés de Petrucci, qui a déclaré qu’il y avait voyagé pendant plusieurs hivers et passé des semaines à s’entraîner avec divers pilotes et amis entre différentes villes : « chaque hiver, je prends l’avion pour la Californie, je loue une moto et je pars rouler pendant quelques semaines entre Los Angeles et San Diego. J’ai des amis là-bas comme Giacomo Redondi, qui participe actuellement à des courses de cross-country aux États-Unis ».
Pour le moment, il n’y a pas d’annonce officielle de l’équipe ou du pilote, mais on sait qu’il rejoindra l’équipe Dark Horse HSBK cette saison. A cette occasion, Danilo Petrucci pilotera une Ducati Panigale V4R, en remplacement du pilote français Loris Baz, qui revient en WorldSBK sur une BMW. L’Italien poursuit sa préparation physique, mais devrait faire ses débuts en championnat en février prochain lorsqu’il disputera ses premiers essais officiels de présaison… « Je prends quelques jours pour récupérer. Ce n’est pas facile pour moi de dormir, je me suis habitué à des horaires très différents. La vérité est que la deuxième partie du Dakar a été très dure. J’ai fait de mon mieux, mais j’ai aussi fait quelques grosses chutes. J’ai fait quelques tests et il semble que ma clavicule soit disloquée, mais heureusement, je n’aurai pas à me faire opérer. Ce n’est rien de grave » assure-t-il.
Un Dakar qui, décidément, l’a marqué, à tel point qu’il semble à présent décider à être au départ de l’édition 2023… « Je veux absolument aller au Dakar aussi. Peut-être qu’à la fin de l’année je ferai le Rallye du Maroc et ensuite une préparation adéquate pour le Dakar de l’année prochaine ». Certes, mais avec ou sans une KTM ? Car dans cette catégorie, c’est la moto qu’il faut pour briller…
