Le repos forcé du MotoGP a aussi entraîné la fermeture d’un marché des transferts également passés en mode confinement. Certains avaient eu le nez creux en bouclant leurs affaires avant la pandémie que l’on sait. Yamaha est dans ce cas avec un plan de trois ans bien ficelé avec ses pilotes, y compris d’essai. Quant à Honda, Marc Márquez a choisi de rester dans sa maison Honda jusqu’en 2024. La stabilité chez Suzuki devrait être de mise tandis que l’immobilisme de Ducati pourrait présenter la même issue, mais contrainte… Ce qui ne déplairait pas à Danilo Petrucci…
Au terme de la saison 2019, Danilo Petrucci se présentait comme le maillon faible de la chaîne Ducati. Après une première partie encourageante, la seconde mi-temps a été décevante, mais heureusement pour l’Italien, entre-temps, son contrat officiel avait été renouvelé. Une chance qui ne se représentera pas deux fois… A moins que la conjoncture actuelle interdisant la moindre course n’oblige à remettre les décisions à plus tard.
Cependant, Petrux ne veut pas compter sur ses aléas pour réussir. Il préférerait convaincre par ses résultats : « nous n’avons pas parlé du contrat avec Ducati, sûrement nous l’aurions fait si nous avions commencé le championnat. Tout sera reporté à juillet et août, en phase centrale du championnat, pour mieux voir la valeur exprimée sur la piste » déclare-t-il sur Sky Sports Italia.
« Il est clair que j’aimerais continuer avec Ducati, je suis avec eux depuis 2015 et j’ai toujours voulu être là où je suis maintenant. Mais je sais aussi qu’il y a beaucoup de pilotes solides qui veulent ma moto, mais l’objectif est de rester ici pendant de nombreuses années. » Il termine sur le sujet : « le renouvellement est entre mes mains, tout dépend de mes résultats, mais si je ne suis pas assez bon, je dois regarder autour de moi. Je n’y ai pas encore réfléchi, c’est une hypothèse que je n’ai pas évaluée, je voudrais commencer par courir d’abord, penser aux courses et ensuite on verra. »
Une compétition qui, comme pour beaucoup de ses collègues, lui manque cruellement : « je n’oublierai pas l’appel du chef d’équipe Ducati, Davide Tardozzi, dans lequel il m’a dit qu’il n’y avait pas de course au Qatar et que la Thaïlande avait été reportée car, au début, vous pensez qu’il n’est pas possible qu’une course soit annulée. »
Il conclut en révélant l’état d’esprit actuellement dominant parmi ces champions : « la course vous manque car, finalement tout ce que vous faites est pour elle. De l’entraînement à la physiothérapie, puis tous les autres engagements. Et maintenant que ce n’est pas là, vous vous levez le matin et allez-vous entraîner. Mais il n’y a pas cette verve et cette chose qui vous fait dire à l’intérieur « dimanche c’est la course ». Je parle d’inquiétude, de tension et d’esprit de veille. C’est la pression et même si personne ne veut l’avoir, c’est ce qui vous fait vous sentir un peu plus vivant. Et quand cela manque, vous n’êtes pas vous-même. Elle me manque beaucoup. »