L’annulation calamiteuse du Grand Prix de Grande Bretagne du week-end dernier a d’abord été une décision des pilotes MotoGP. Leur réflexion s’est faite sur la base d’une pluie diluvienne qui exacerbait un état de la piste de Silverstone désastreux. Mais il y avait aussi la leçon retenue depuis la fin de la FP4 du samedi qui a vu une série de chutes dans un virage qui a été celui de la douleur pour Tito Rabat. Une scène que les pilotes ont vue, et même d’assez près, dans le cas de Danilo Petrucci.
Un souvenir encore ancré dans la mémoire du pilote Pramac dont l’équipier Jack Miller était pourtant l’un des rares à vouloir aller braver les éléments dimanche dernier à Silverstone. Dans des propos relayés par Corsedimoto, celui qui succédera à Lorenzo au guidon de la Ducati officielle en 2019 raconte : » Samedi après-midi, une violente tempête s’est abattue sur la piste pendant les essais libres. Nous avons donc décidé de sortir pour découvrir une piste mouillée que l’on nous promettait pour la course de dimanche. Quand vous sortez des stands à Silverstone, vous avez une série de virages rapides et une ligne droite qui mène au légendaire Stowe ».
« C’était la piste d’un aéroport militaire pendant la seconde guerre mondiale. Tous les moteurs prennent dans les 320 km/h. Mais au bout de la ligne droite, il y avait un lac de quelques centaines de mètres. Avec des pneus et des freins froids, on a tous tiré droit, l’un derrière l’autre, assis sur des missiles et avec peu d’espoir de contrôle ».
« Rins s’est jeté de la moto à 200 km/h pour ne pas s’écraser contre le mur. Lorenzo, Bautista, Espargaro et moi avons réussi à rester sur nos machines dans le sable. Rabat, lui, est tombé à quelques mètres de moi. Il est resté au sol, il a glissé sur 100 mètres et il a été blessé. Immédiatement après, le même sort arrive à Morbidelli, mais sa moto devient une boule de bowling vers Rabat. Il est percuté de plein fouet. Une scène horrible Je ferme les yeux en pensant au pire quand Tito est projeté dans le gravier une dizaine de mètres plus loin ».
« Il a essayé de se lever, et je comprends alors qu’il est conscient, alors j’essaie de m’éloigner de cet enfer. Tito a cassé son fémur, son tibia et son péroné. Une scène que je ne veux plus revoir ».
