Le remplacement de l’Italien par l’Australien a été annoncé officiellement, quand Alberto Vergani, le manager de Danilo, en a parlé clairement. Petrucci a été absent du podium des douze derniers Grands Prix de 2019, et malgré sa victoire du Mugello, il n’a pu finir que sixième du Championnat du Monde, à 244 points de Marc Márquez et à 93 de son coéquipier Andrea Dovizioso deuxième.
Dans ces conditions, Ducati a cherché dans son vivier de pilotes officiels (Dovizioso, Petrucci, Miller, Bagnaia et Zarco) quels seraient les deux hommes de son équipe d’usine. Le renouvellement du contrat de Dovizioso est l’objet de difficiles négociations, où la pierre d’achoppement est l’argent. Mais Petrucci a eu la confirmation que sa moto serait destinée à Miller.
« À Austin, où Jack a terminé sur le podium, des rumeurs circulaient déjà sur le fait qu’il prendrait ma place [pour 2020]. J’étais vraiment, vraiment triste parce que j’avais réalisé le rêve de ma vie d’avoir une MotoGP d’usine et je n’en profitais pas. Je me suis demandé pourquoi. Qu’est-ce qui se passe ? » s’interrogeait Petrux, relayé par Mat Oxley pour Motorsportmagazine.com.
« C’est parce que je réfléchissais trop. A Jerez, je me
suis dit : « OK, peut-être que tu seras dehors à la
fin de l’année, alors fais de ton mieux, pilote ta moto et ne pense
pas à toutes ces autres choses ». Après Jerez, j’ai commencé à
terminer sur le podium et à faire de bonnes courses. »
« Après tous les efforts que j’ai fournis pendant cette partie de la saison et après avoir donné tout ce que j’avais pour me battre avec les meilleurs, je me suis senti très fatigué. »
« Dans la deuxième partie de la saison, je suis devenu plus nerveux et je n’étais pas concentré sur les bonnes choses. Du Mans au Sachsenring, j’étais le deuxième meilleur marqueur de points derrière Márquez, alors je me suis dit que je pourrais peut-être me battre pour quelque chose de plus grand et j’ai commencé à me mettre sous pression : j’essayais de ne pas faire d’erreurs, au lieu de me concentrer sur la moto. Et quand vous pensez comme ça, vous ne pensez pas de la bonne manière. »
« J’étais rapide, mais essayer de toujours faire mieux peut conduire à faire des erreurs. J’ai fait quelques erreurs lors des FP3 et des qualifications, qui sont vraiment importantes pour prendre un bon départ. »
L’avenir n’est pas simple pour Danilo, maintenant que les portes du MotoGP se sont refermées devant lui.
« S’il n’y a plus de place pour moi en MotoGP, alors je chercherai quelque chose ailleurs, mais je n’ai pas pensé au Mondial Superbike. Je suis plus intéressé par un changement de spécialité, et je veux faire le Dakar, parce que la MotoGP et le Dakar sont des mondes complètement opposés. J’ai déjà eu une offre pour rouler sur une moto du Dakar, mais pour l’instant je me concentre sur la MotoGP. »
« Dans le passé, Ducati m’a proposé plus d’une fois de faire le Championnat du Monde Superbike, mais je leur dis toujours que je peux gagner en MotoGP. »
« Je ne sais pas si je suis prêt à me battre pour le titre, mais si nous revenons au début de la saison dernière, je pense que personne ne pensait que je gagnerais une course ou que je me battrais pour la troisième place du championnat [Petrucci était troisième aux points d’Assen à Silverstone]. »
« Je n’ai pas pensé à passer en mondial Superbike parce que je ne pense pas avoir atteint 100% en MotoGP et je pense que je peux faire plus. C’est sûr que j’aime la Superbike, mais je ne pense pas à ça. Je vais opter pour le plan A, je ne regarde pas le plan B. Quand le plan A ne sera pas possible, alors je chercherai un plan B. »
Petrucci a signé des contrats d’un an avec Ducati presque chaque année depuis que l’usine l’a engagé en 2015, pour être le partenaire du Colombien Yonny Hernandez chez Pramac Ducati. Et il a entendu parler pour la première fois de Ducati qui alignait Miller pour prendre sa place lors du Grand Prix des Amériques de l’année dernière.
« Déjà à Austin, il y avait une rumeur qui disait que Jack prendrait ma place. Ce n’était pas très agréable d’entendre que Ducati cherchait un autre pilote, mais c’est la vie… »
Photos © Ducati et Danilo Petrucci perso