Dani Pedrosa continue son bonhomme de chemin dans les sports mécaniques à la manière dont il a fait sa carrière au plus haut niveau de la compétition moto : avec sérieux, humilité et discrétion. Ainsi, alors que Valentino Rossi et Jorge Lorenzo s’affirmaient dans les médias automobiles en mettant en exergue leurs débuts derrière un volant, Dani Pedrosa ne se vantait pas d’avoir terminé quatrième de la catégorie Pro-Am et huitième au général du Lamborghini Super Trofeo à Imola. Il y aurait pourtant de quoi ! Mais le pilote test KTM étudie aussi ce qui se passe à Mattighofen…
Dani Pedrosa peut enfin s’adonner pleinement à sa passion du pilotage, sans la contrainte anxiogène du résultat à tout prix et à chaque instant qui est le quotidien d’un pilote titulaire. Il se retrouve donc derrière un volant quand il en a l’opportunité et travaille sur la selle de la RC16 pour KTM. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un regard large sur la compétition actuelle. Il dit ainsi : « en plus des pilotes KTM, j’aime le pilotage de Joan Mir et j’aime Enea Bastianini, parce qu’il est fort dans les dernières étapes de la course. Et aussi Pecco Bagnaia, qui a fait peur l’an dernier ».
Et chez KTM donc ? Dans un entretien relayé par Todocircuito, il zappe les compétiteurs actuels de la marque en MotoGP pour s’attarder déjà sur la relève : « Pedro Acosta peut être mon héritier. J’ai gagné mon troisième titre à 20 ans, et c’est un autre enfant prodige. Ce n’est pas facile d’atteindre le Championnat du monde avec plus d’engagements médiatiques, de pression et un rythme différent, et l’emporter immédiatement ». Un exploit qu’Acosta a fait en Moto3, mais qui tarde déjà à venir en Moto2, qu’il arpente sous les couleurs KTM. Au Qatar, il s’est classé 12e, 9e en Indonésie et 7e en Argentine… Par ailleurs, cette évaluation de Titanium ne manquera d’être relevé par le pilote de la RC16 version Tech3 Raul Fernandez qui aurait volontiers candidaté à ce poste d’héritier…
Dani Pedrosa se souvient de Valentino Rossi comme celui qui attire le public
Qui dit héritier, dit passé et Dani Pedrosa se souvient de ses contemporains avec cette évaluation : « au niveau du pilotage pur je resterais avec Stoner, avec son style il m’a beaucoup ouvert les yeux. Au niveau du mental, je dirais Marc Márquez, qui est aussi doué pour le pilotage extrême, le coude au sol. Valentino Rossi est celui qui attire le public. Quand il est devenu la référence absolue du MotoGP, vers 2005, si vous n’étiez pas comme lui, si extraverti, vous n’étiez pas bien vu. Ou peut-être que les gens n’étaient pas intéressés. Stoner en a souffert, étant un introverti ».
Au fait, il n’aura pas échappé à Pedro Acosta que Dani Pedrosa n’a jamais pu ceindre la couronne en MotoGP. L’espoir espagnol cherchera donc à être plus que cet éventuel héritier…