Par Massimiliano Garavini / Corsedimoto.com
Pourquoi l’Espagnol est-il allé si mal à Assen ? L’opération Petronas Yamaha ne le convainc pas ? Pendant ce temps, des alternatives émergent…
La course transparente de Dani Pedrosa à Assen, quinzième sur la ligne d’arrivée à seize secondes du vainqueur, son coéquipier Marc Marquez, et même derrière les deux Aprilia d’Aleix Espargarò et Scott Redding, a déclenché une série de controverses. Surtout en Espagne, où le coureur catalan est très aimé, mais aussi contesté.
La performance du #26 a déclenché les conspirateurs, provoquant une bataille de tweets parmi les journalistes, comme un effet secondaire. Le commentaire de l’intéressé, « J’ai trop de pensées dans ma tête. Il n’est pas facile d’effectuer une tâche comme celle de piloter une MotoGP quand d’autres choses vous envahissent l’esprit », arrive au terme de semaines d’attentes on prévues, de conférences qui auraient dû annoncer de grandes nouvelles, mais toujours reportées sine die. Un épuisement.
MOTIVATION – Pour augmenter la confusion du n°26, il y a aussi Marquez, qui a dit en Hollande: « Dani vit une situation vraiment difficile. Assen était aussi la pire piste pour lui, à cause de sa morphologie. Mais surtout, pour piloter une Honda, il faut être très motivé pour aller vite, notre moto bouge toujours, il faut un certain courage pour l’amener au plus haut niveau, mais ce qui est positif, c’est que c’est le pilote qui fait la différence « . Le champion du monde n’avait certainement pas l’intention de faire enrager Pedrosa, mais plutôt de « prévenir » son futur coéquipier, Jorge Lorenzo, mais le message n’a certainement pas dû être ignoré. Pendant qu’Alberto Puig célébrait la victoire du champion du monde « la victoire à Assen se produit quand il y a un pilote spécial », snobant presque complètement le pilote de Sabadell. Pedrosa a rapidement quitté Assen, en colère.
FUITE – Comme rapporté par El Periodico, Dani ne s’est pas prêté aux questions des journalistes, préférant confier à un porte-parole une courte déclaration enregistrée. Il faut dire que le Catalan n’a jamais été un homme de paddock: il préfère le retrait silencieux à la vie du cirque du « motomondial ». Pedrosa est donc un homme en fuite. De qui, ou de quoi ? Tout d’abord de Puig et des hommes forts de chez Honda, qui le défendent sans grand compliment. Puis à cause d’un choix qui semble le bouleverser quelque peu : l’option Yamaha-Petronas, bénie par Dorna et appréciée par Iwata, ne lui semble évidemment pas encore pleinement parfaite. Ce qui semblait aller de soi est en fait assez flou. Lin Jarvis, interviewé par le journal espagnol Marca, a admis qu’« il est normal que Pedrosa ait des doutes. Si nous lui avions offert une moto officielle dans le Team Factory, il aurait signé avec nous depuis longtemps. J’espère, en tout cas, qu’il le fera, c’est-à-dire qu’il signera avec nous, et il me semble normal que son engagement ne soit pas aussi rapide que celui de Lorenzo avec Honda. Je ne sais toujours pas exactement quelle moto il aura, mais je sais qu’il aura une moto compétitive ».
DOUTES – Peut-être que les doutes du pilote sont expliqués ici ; le passage à Yamaha a été enclenché, sans se soucier d’assurer à Dani que toutes ses demandes obtiendraient satisfaction. Parce que les détails de l’opération Petronas-SIC Racing ne semblent pas encore être établis avec précision. Quel type de moto sera aligné sur la piste ? Après avoir été un étendard de Honda pendant seize ans, toujours sur des machines officielles, pourquoi accepter un poste de pilote « quasi-usine », sans même connaître la composition future de l’équipe ?
MANQUE DE RESPECT – Que la situation soit délicate est confirmé par le journaliste espagnol Diego Lacave sur www.moto1pro.com : « Il semble qu’il y a un manque de respect envers Dani Pedrosa, si ce n’est une intention réelle et concrète de lui causer des dommages tels que son retrait de la compétition (ce qui est toujours une option plausible jusqu’à ce qu’à ce qu’il y ait une annonce officielle) le plus tôt possible ». Quelles seraient alors, pour Dani, les alternatives à une Yamaha M1 officielle « semblable mais pas égale » ? La retraite, bien sûr, mais aussi la « troisième voie », comme le suggère Emilio Perez de Rozas : « Pedrosa pourrait décider de devenir le pilote d’essai de la KTM autrichienne, dont l’offre est également sur la table. De plus, s’il décidait de dire « non » à Petronas, Pedrosa aurait imposé comme condition à KTM, de ne pas courir en tant que wild card dans trois, quatre ou cinq Grands Prix la saison prochaine, selon la volonté du propriétaire passionné Stefan Pierer. Pedrosa accepterait donc d’être pilote d’essai, mais ce qu’il ne veut pas, c’est risquer de nouvelles blessures, puisqu’il a déjà beaucoup souffert au cours de sa longue et fructueuse carrière ».