Lorsque Dani Pedrosa était encore en fonction comme pilote titulaire avec la combinaison Repsol Honda, il fallait, pour gagner, assurément une Yamaha plutôt qu’une Ducati. La première moto était ainsi connue pour sa capacité à être comprise par la plupart des champions du plateau alors que la seconde était réservée à une minorité capable de déchiffrer ses mystères. Une situation radicalement différente de celle d’aujourd’hui, ce qui interpelle la légende des Grands Prix, à présent testeur pour KTM.
Pour la génération de Dani Pedrosa, à présent retiré de la compétition officielle, la perception d’un monde d’après n’a jamais été aussi évidente en regardant les valeurs dominantes contemporaines. Car elles sont en effet bien différentes de celles de son temps d’avant. L’élément révélateur est ce constructeur Ducati qui réussit, aujourd’hui, à sauver la grille de départ qui serait dangereusement en sous-effectif s’il ne faisait pas l’effort d’y mettre huit de ses motos. Mais en plus, il met à disposition des machines qui conviennent à l’ensemble de son clan, dont les styles de pilotage et même les morphologies diffèrent.
Une certaine facilité et une vraie capacité d’adaptation qui était autrefois l’apanage de Yamaha, du temps de Dani Pedrosa. Et ce dernier s’en souvient si bien qu’il s’étonne de cet inversement de tendance. Car non seulement la Ducati est devenue l’amie de tous, mais en plus la Yamaha ne se donne plus qu’à un seul : Fabio Quartararo.
Dani Pedrosa : « les choses changent très rapidement »
Sur motorcylesports, on lit de l’Espagnol ces propos échangés lors de l’opus Cuatro Tiempos de DAZN : « je ne sais pas pourquoi chez Yamaha ils sont passés d’une moto compétitive à une situation où un seul pilote était capable de la faire fonctionner. Il s’est passé quelque chose, quelque chose n’est pas bien dirigé ».
Pour autant, il ne donne pas quitus à l’idée que beaucoup développent en ce moment, nous persuadant que nous sommes entrés dans une sorte d’ère Ducati en MotoGP. Si Dani Pedrosa pense que Ducati pourrait certainement bien commencer 2023, en dominant, il n’est pas convaincu que la situation se poursuivra tout au long de la saison : « les choses changent très rapidement, il est possible que nous connaissions un très bon départ avec Ducati, mais en hiver, tout peut arriver » termine-t-il, pariant ainsi sur une intersaison passionnante. Rendez-vous à Sepang en février pour en avoir un aperçu.